Bédié parle à Gbagbo : "La plus grande expression d'amour que nous pouvons offrir à notre pays passe absolument par l’oubli de nos peines"





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L’ancien chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo a effectué samedi et dimanche une visite fraternelle à son ainé Henri Konan Bédié, ancien président de la République. Une visite qui, selon Laurent Gbagbo est un acte de réconciliation et de reconnaissance.

Cette visite a été une occasion pour Laurent Gbagbo d’exprimer sa gratitude à Henri Konan Bédié pour son soutien lors de sa détention à la Haye.

En retour, Henri Konan Bédié, sensible à cette marque de considération a demandé à Laurent Gbagbo d’oublier les peines et les souffrances subies.

  

 

Monsieur le Président,

Après les mots choisis, empreints de respect que vous avez bien voulu m’adresser, je voudrais en retour, vous exprimer la grande émotion que je ressens en cet instant.

Moins d’un mois seulement après votre retour définitif pour retrouver votre terre natale et tous vos proches, vous me faîtes l’infini honneur de me rendre une visite fraternelle à Daoukro.

Le Psalmiste dit dans le cantique bien connu : ceux qui sèment avec des larmes moissonneront avec allégresse. Alors ils diront : l'Éternel a fait pour nous de grandes choses et nous sommes dans la joie.

Monsieur le Président, l’Éternel a fait pour vous de grandes choses et nous sommes avec vous dans la joie.

Aujourd’hui, c’est le jour que le Tout Puissant a choisi pour nous tous, pour marquer un tournant historique, un jour nouveau pour notre pays pour chanter ensemble un cantique nouveau, le chant de la fraternité retrouvée, pour bâtir ensemble une Côte d’Ivoire nouvelle.

Votre visite ici à Daoukro, cher frère, est pour moi-même, mon épouse, ma famille, les populations de l’IFFOU et pour la Côte d’Ivoire toute entière, un moment particulier et exceptionnel.

Tous les ivoiriens sont heureux, avec moi, de voir un illustre fils de la patrie rentrer libre à la maison, vivre le reste de son âge, le reste de sa vie parmi les siens.

Monsieur le Président, vous avez été courageux et vous avez gardé la FOI en la Côte d’Ivoire, votre pays, notre pays.

Vos rêves pour la démocratie, pour la liberté des peuples, pour l’unité de toutes les filles et tous les fils de notre patrie, pour le bonheur de vos compatriotes vous ont certainement soutenu pendant ces années de combat pour la vérité.

La vérité, elle n’est pas toujours bonne à dire, mais elle finit toujours par triompher devant l’Histoire. Elle l’a toujours fait pour toutes les nations.

Monsieur le Président, c’est cette même FOI qui m’avait permis aussi pendant mon exil forcé en France et me permet encore aujourd’hui avec tous les ivoiriens et toutes les ivoiriennes de tenir, de supporter toutes nos douleurs et nos souffrances depuis ces si longues années.

Notre pays, comme vous le savez, depuis plus d’une vingtaine d’années et suite à un coup d’État instrumentalisé et injustifié, a pris le chemin de la destruction de ses fondements.

En témoigne l’État actuel de la Nation dont le diagnostic, connu de tous nos compatriotes, a été clairement établi par le comité paritaire que nous avons récemment mis en place.

Monsieur le Président et cher frère, vous comprenez donc pourquoi votre visite ici à Daoukro marque un tournant important, décisif pour l’avenir de notre nation, de notre mère patrie que nous aimons tous.

Notre responsabilité commune devant l’Histoire est grande.

La plus grande expression d'amour que nous pouvons offrir à notre pays aujourd’hui même et aux générations futures, passe absolument par l’oubli de toutes nos peines et nos souffrances. Les leçons tirées avec courage de nos incompréhensions passées doivent être de puissants leviers pour construire une paix durable au bénéfice du bonheur de Chacun et du progrès pour Tous.

Nous devons donc engager sans tarder un grand projet de reconstruction de notre pays ; un projet pour une Côte d’Ivoire Réconciliée, Unie et Prospère.

Ce Grand Projet passe nécessairement par la mise en œuvre d’un projet de réconciliation vraie entre les ivoiriens à travers un Dialogue national inclusif dont le pays ne peut se faire l’économie.

Nous continuerons à approfondir les contours de ce projet de réconciliation pour le présenter à la Nation toute entière, dans l’intérêt de tous.

Monsieur le Président, comme vous, ma FOI en la Côte d’Ivoire fraternelle n’a jamais failli malgré nos douleurs, nos souffrances du passé.

Avec vous, avec toutes les ivoiriennes et tous les ivoiriens, je veux m’engager pleinement pour redresser notre nation.

Mon ambition pour la Côte d’Ivoire est très grande ; je veux apporter toutes mes forces, les forces qui me restent, à la réconciliation vraie dans mon pays.

Avec vous, nous voulons laisser aux générations de la Côte d’Ivoire de demain nos rêves de tous jours, un pays riche de sa diversité, un pays où toutes les populations vivent harmonieusement en paix.

Cette réconciliation se fera par une volonté forte du Chef de l’État, Alassane Dramane OUATTARA, de tous les acteurs politiques dont nous-mêmes, mais aussi et surtout avec l’implication de tous nos compatriotes et tous nos partenaires au développement.

La mise en place d’un nouveau projet démocratique dans notre pays, dénué de tous intérêts partisans, par un dialogue franc et sincère seront les clefs du succès.

J’y crois de tout mon cœur et nous pouvons y arriver ensemble Monsieur le Président.

Je vous donne toute ma confiance pour réaliser notre rêve ensemble.

Oui, nous le pouvons pour la Côte d’Ivoire.

Dieu bénisse toutes les familles et tous les habitants de notre cher Pays !

Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !

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