Laurent Gbagbo face aux épouses des détenus politiques : "C’est en Afrique qu’on met toujours les hommes politiques en prison"





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L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, rentré en Côte d’Ivoire, le 17 juin 2021, après 10 ans à la Cour pénale internationale (CPI), a rencontré les femmes des détenus politiques, ce lundi 2 août 2021, à Abidjan. S’adressant à elles, il a ouvertement critiqué cette propension à mettre en prison les hommes politiques en Afrique.
"La place d’un homme politique ce n’est pas en prison. C’est toujours en Afrique qu’on met les hommes politiques en prison. En Europe, il y en a même, et des célèbres, qui sont devant les tribunaux. Mais qui sont prompts à venir mettre les hommes politiques africains en prison. Alors qu’en Europe, ils vont de sursis en sursis. Parce que les Européens respectent leurs dirigeants", a-t-il dénoncé.
L’ex-pensionnaire de la prison de Schevenningen a informé qu’il a voulu aller voir les détenus politiques en prison, mais que le ministre de la Justice a répondu que ce n’était pas possible. "C’est pourquoi je vous ai appelé ici en lot de consolation pour essayer de vous consoler", a-t-il fait savoir. Pour lui, la solution, c’est la libération des prisonniers politiques.

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"Donc, quand l’occasion m’a été donnée de rencontrer le président Ouattara, je lui ai posé un seul problème : la libération des prisonniers. Il ne m’a pas dit non. Mais il ne m’a pas oui aussi. Il a dit qu’il allait étudier ça. Et que, pour le moment, il était en train d’étudier le cas de ceux qui ont été arrêtés pendant les élections de 2020. Il pense que pour cette fête d’indépendance qui arrive dans quelques jours, ce serait trop tôt. Mais qu’il va faire des efforts pour les libérer le plus tôt possible", a confié Laurent Gbagbo.
Le leader du parti à la rose ne s’est pas arrêté là. Il surtout critiqué l’arrestation des hommes politiques dans des Etats qui aspirent à être développés.
"J’ai été président de ce pays pendant 10 ans. Citez-moi un seul homme politique que j’ai fait mettre en prison. Parce que la voie de notre développement se trouve là, dans la liberté de s’opposer. Les gens ont le droit de s’opposer à une politique. Et quand on ne leur reconnaît pas cette liberté, il n’y a plus de développement au bout", a indiqué l'orateur.

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L’ex-chef d’Etat ivoirien a aussi levé un coin de voile sur son programme qui, pour l’instant, est de se "battre pour la liberté des prisonniers politiques". Après ça, révèle-t-il, il faudra lutter pour le retour des exilés.
Cette rencontre a connu de l’engouement avec la présence de nombreuses épouses de détenus. On dénombrait trois associations : L'Association des femmes et familles des détenus d'opinion en Côte d'Ivoire (AFFDO-CI) présidée par Mme Désirée Douati, le Collectif des femmes et parents des détenus politiques de la Crise Post-électorale de Côte d'Ivoire (COFED) présidée par Mme Simone Datte et le Collectifs des femmes des détenus de GPS présidé par Mme Anne-Marie Bonifon.

Modeste KONE

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