Reprise du dialogue politique : la machine est-elle déjà grippée ?





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Ils sont nombreux, ces Ivoiriens qui ont applaudi des deux mains, la reprise du dialogue politique le 16 décembre 2021sous la conduite du Premier ministre Patrick Achi.

L’atmosphère de convivialité qui a régné lors de la première rencontre d’ouverture a suscité beaucoup d’espoir.  

Après cette rencontre d’ouverture, le gouvernement et les partis politiques se sont donné rendez-vous le 21 décembre pour la phase des débats de fond. Mais cette date n’a pu être respectée. Selon le gouvernement, ce report devrait permettre aux partis politiques et aux organisations de la société civile qui n’avaient pas déposé les termes de référence (TDR) de le faire.

Dans un communiqué, publié le 21 décembre 2021, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Vagondo Diomandé a fait savoir que « plusieurs formations politiques et organisations de la société civile n’ont pas pu déposer leurs documents dans le délai. Aussi, pour garantir le caractère inclusif du dialogue politique tel que voulu par le président de la République, ai-je l’honneur de porter à votre connaissance que le gouvernement a accédé à la requête de certains partis politiques et organisations de la société civile d’un nouveau délai fixé désormais au lundi 27 décembre 2021 ». Une rallonge qui devrait permettre à tous de se mettre à jour.

Alors que l’on s’attendait à la reprise effective des travaux, le lendemain de la date butoir, c’est-à-dire, le 28 décembre, silence radio. Le gouvernement qui semblait montrer sa disponibilité à aller à ce dialogue est resté muet comme une carpe. Aucun communiqué pour informer sur la date de la reprise ou même l’arrêt total des discussions.

Si le premier report est dû au fait que des parties prenantes n’ont pas pu déposer leurs propositions de TDR à temps, qu’est ce qui peut expliquer ce mutisme ?

Est-ce le contenu des propositions de TDR qui ont freiné le gouvernement ? Les Ivoiriens se posent mille et une questions quant à la bonne foi du gouvernement qui après les premiers moments d’espoir, laisse croire qu’il n’est plus chaud pour aller au bout du processus.

La sortie du procureur de la République en a rajouté au doute qui commençait déjà à s’installer.

Le 27 décembre, le magistrat a rendu public, le rapport d’enquête sur les événements survenus lors de l’élection présidentiel d’octobre 2020. Un rapport qui accable les leaders de l’opposition, accusés d’avoir lancé le mot d’ordre de la désobéissance civile ayant fait « 85 morts et près de 500 blessés ».

Il a même martelé que tous ceux qui ont contribué à la désobéissance civile seront poursuivis.

Au moment où tous convergent à aller à la paix, l’on, et surtout l’opposition s’interroge sur le moment choisi pour publier ce rapport. Est-ce une menace ou un chantage ou un moyen pour le gouvernement de saboter le dialogue ?

Toutefois, il y a lieu d’espérer. Lors de son traditionnel message de nouvel an, le président de la République Alassane Ouattara a réaffirmé son attachement au dialogue constructif qui contribue à l’apaisement du climat social et d’ajouter « nous continuerons, avec le Gouvernement, à rassembler toutes les filles et tous les fils de notre beau pays ».

Henri Konan Bédié, allant dans ce sens, a réaffirmé sa foi en une Côte d’Ivoire réconciliée, unie et prospère.

Tout comme Ouattara et Bédié, la plupart des leaders politiques ont exprimé leur disponibilité à aller à la paix et à la réconciliation. La balle est donc dans le camp du pouvoir en place qui a toutes les manettes pour tout débloquer.

Lambert KOUAME

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