Vente de poissons d’eau douce : Quand pêcheurs et revendeurs se frottent les mains





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Pour le consommateur ivoirien en général, le poisson reste la première source de protéines animales en raison de son prix relativement abordable comparé à celui de la viande.

Dans le District Autonome d’Abidjan, nombreuses sont les personnes qui raffolent de poissons dits d’eau douce au détriment des  poissons pêchés en haute mer, des poissons issus de l’élevage ou importés  pour la plupart de Chine.

D’où proviennent ces poissons qui sont prisés dans les ménages. Pour le savoir, nous nous sommes rendus sur plusieurs sites à Abidjan. A Koumassi, sur le boulevard Valery Giscard D’Estain, nous sommes allés à la rencontre des pêcheurs qui vendent du poisson frais de retour de la pêche.

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Nous constatons à première vue que ceux-ci démarrent leurs activités très tôt le matin (entre 6h et 7h ) car ils estiment que c’est l’heure idéale pour avoir de bons poissons car après avoir pêché toute la nuit, ils rapportent leurs prises aux revendeuses qui viennent s’approvisionner pour les différents marchés.  Les espèces rencontrées fréquemment sont le tilapia ou la carpe, le machoiron,le silure, le mulet

« Nous nous déplaçons très tôt pour acheter du poissons  chez les pêcheurs. Si on ne se déplace pas, souvent ils mélangent les poissons et ne nous donnent pas les prix exacts», explique Dame Thérèse, vendeuse de poissons au marché de Port-Bouët. Elle explique aussi recevoir des commandes de clientes qui travaillent dans des entreprises et qui n’ont pas le temps de se déplacer pour « faire leur marché ». Pour ce faire, elle préfère se déplacer et faire les quantités et le prix des poissons elle-même.

Dans leur majorité, les pêcheurs sont des « Awlans », originaires du Ghana ou du Togo, installés sur la berge lagunaire de plusieurs communes d’Abidjan telles que Marcory, Koumassi, Port-Bouët, Yopougon (Abobo doumé) qui ont comme activité principale, la pêche

« Le poisson frais vendu provient de la pêche locale pratiquée dans la lagune ébrié qui borde Abidjan. « Nous utilisons des pirogues pour aller à la pêche. Souvent nous sommes au nombre de 3 ou 4 personnes. Mais bien plus quand la pirogue est grande et peut contenir plusieurs personnes. Nous utilisons des filets de pêche que nous lançons dans la lagune ou la mer pour attraper les poissons. Nous plaçons des filets dans certains endroits spécifiques pendant 2 ou trois jours et après, nous revenons les récupérer quand ils sont plein de poissons », nous a confié M. Assamoi, rencontré à Abobodoumé.

Les poissons achetés sont transportés dans des paniers ou des caisses en bois, recouverts ou non par des morceaux de glaçons pour conserver leur fraîcheur, avant de se retrouver sur les marchés. « Comme nous vendons en général les poissons en même temps, nous n’avons pas besoin de glaçons. Mais par mesure de précaution, je mets des glaçons pour éviter qu’ils se décomposent. le poisson non vendu est conservé dans une chambre froide, dans des congélateurs », affirme Maman Germaine, vendeuse de poisson d’eau douce au marché « Djè Konan » de Koumassi.

Le prix du poisson frais d’eau douce vendu en tas sur des étals sur les marchés dans la matinée et dans certains carrefours du District d’Abidjan varie de 500f à 10000f CFA, selon la taille du poisson.

Le bénéfice qu’elles tirent de ce commerce de vente de poissons dépend du type de poissons, mais estiment qu’elles gagnent beaucoup. Les poissons d’eau douce et de mer se vendent bien car les clients apprécient, celui des poissons élevés et importés se vendent aussi bien mais contrairement aux poissons d’eau douce et de mer.

En gros, la vente de poissons rapporte bien plus que ce que l’on imagine. Pêcheurs et revendeurs se frottent les mains avec cette activité classée dans le secteur informel.

Solange ARALAMON et Janice THERA (Stagiaire)

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