Ironie de l’histoire





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Le 23 décembre 2019, Guillaume Soro a pris l’avion à destination d’Abidjan, en pleine journée comme les 49 soldats ivoiriens récemment arrêtés à Bamako…

Comme l’a proposé Guillaume Soro, nous souhaitons que l’affaire des 49 militaires ivoiriens détenus au Mali se dénoue par la voie diplomatique. Nous souhaitons que nos compatriotes soient libérés par les autorités maliennes dans le cadre d’un dialogue et de la confiance retrouvée entre les deux pays frères. C’est l’occasion d’inviter les populations des deux pays à la retenue. Nous invitons notamment les partisans du régime Rhdp au bon ton, car la violence, qu’elle soit verbale ou de toute autre forme, n’obtiendra rien de probant dans ce dossier. Elle ne fera qu’envenimer les choses. Face au sort de ces soldats ivoiriens, nous invitons également à l’introspection tous ceux qui ont applaudi l’arrestation des proches de Guillaume Soro et les poursuites judiciaires engagées par le président de Générations et Peuples Solidaires (GPS) depuis décembre 2019.

Dans les ‘’grins’’ et autres lieux des retrouvailles, ils doivent, dans leur colère contre les autorités maliennes qu’ils accusent d’avoir mis aux arrêts d’innocents soldats, se souvenir du sort de l’ex-PAN et de ses partisans, et établir le parallèle entre les deux situations. Cela pourrait leur permettre de comprendre, enfin, que l’ancien Premier ministre, condamné à la prison à vie, et ses proches qui ont également écopé de lourdes peines de prison, n’avaient pas de projet de déstabilisation de la Côte d’Ivoire. Si ces partisans du pouvoir Ouattara estiment que les soldats interpellés à Bamako et soupçonnés d’être venus pour une mission subversive, sont innocents, ils devraient comprendre que c’est également le cas pour le leader de GPS et ses proches.

Cette introspection devrait alors leur permettre de se ‘’libérer’’ de la manipulation dans laquelle ils ont été enfermés par ceux qui cherchaient des alibis pour empêcher l’ancien président de l’Assemblée nationale d’être candidat à l’élection présidentielle de 2020. La justice ivoirienne a été instrumentalisée pour donner un habillage juridique au grand mensonge. Et, aujourd’hui, le sentiment d’injustice qui anime ces partisans du pouvoir face à la mésaventure vécue par les 49 soldats ivoiriens au Mali arrive comme une justice de l’histoire deux ans après le forfait des autorités ivoiriennes à l’égard de l’ancien SG des ex-Forces Nouvelles. Les détracteurs de Guillaume Soro pourraient retorquer que le déroutage de son avion vers l’aéroport d’Accra est la preuve qu’il se reprochait quelque chose, et accrédite la thèse du projet d’atteinte à la sûreté de l’Etat qui a servi à le condamner.

Nous leur rappellerons que la non-venue de son avion à Abidjan n’a pas été sa volonté, mais lui a été imposée par le danger qui les attendait sur le tarmac de l’aéroport Félix Houphouët Boigny et qui a été signalé au pilote. Arrivé à Accra, Soro a tenu à rallier Abidjan par la route, mais tout a été mis en œuvre par les autorités ivoiriennes pour l’en empêcher.

Abidjan a aussi menacé d’autres pays de la sous-région qui s’apprêtaient à l’accueillir sur leur sol. Voilà comment il dû retourner en Europe. Alors, autant le gouvernement affirme que les 49 soldats arrivés en pleine journée à Bamako avec des armes, dans le cadre d’une mission onusienne ne pouvaient pas être des mercenaires venus pour un coup d’Etat au Mali, autant Guillaume Soro qui rentrait en Côte d’Ivoire en pleine matinée pour préparer la présidentielle avec son mouvement GPS, ne pouvait être dans un projet de coup d’Etat contre le pouvoir Ouattara.

Le fameux enrégistrement audio brandi par le procureur Adou Richard pour justifier un tel projet de sa part, et qui a d’ailleurs été démonté par sa défense, ne saurait convaincre quiconque a suivi comment Guillaume Soro rentrait à Abidjan en toute transparence ce 23 décembre 2019. Cette affaire des 49 soldats est donc très riche en enseignements.

Cissé Sindou

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