Il ne faisait vraiment pas bon vivre dans le village de Nakara, dans la région du Béré, centre Nord de la Côte d’Ivoire. Cette localité, peuplée de Tagbanas, a été l’objet d’une attaque par des individus, samedi 3 décembre 2022. Le bilan provisoire fait état d’un mort dans chaque camp et de plusieurs dégâts matériels dont des motos incendiées.

Renseignements pris auprès de sources sur place, les assaillants seraient des populations autochtones venues de la sous-préfecture de Bouandougou. Ils ont attaqué nuitamment. La surprise passée, les habitants de Nakara se sont organisés pour repousser les agresseurs. Ce qu’ils ont réussi à faire. La gendarmerie s'est positionnée dans le village pour assurer la sécurité des populations qui se sentait ainsi rassurées par la présence des forces de sécurité. Mais leur joie ne sera que de courte durée, nous apprennent les témoignages, car la nuit suivante et celle d’après, Nakara va encore subir d’autres attaques. Les gendarmes en nombre insuffisant n’y pourront rien.

Nos sources sur place nous font savoir que ces attaques font suite à un conflit foncier. L’affaire opposant Nakara à plusieurs autres villages voisins, était même allée en justice. Une décision avait été prise en faveur de cette localité peuplée de Tagbanas. Mais le verdict ne semble pas avoir été accepté par tous. D’où ces attaques répétées.

À Nakara, selon les témoins sur place, les populations souhaitent que le dispositif sécuritaire soit renforcé afin d’éviter que la situation ne dégénère. Mais surtout, les villageois ont peur pour leur sécurité. Il leur est difficile de vaquer sereinement à leurs occupations. Vivement que les autorités interviennent pour éviter un bain de sang. Car il faut le reconnaître, les Tagbanas de Nakara sont minoritaires. Si elles doivent faire face à une coalition, elles ne pourront pas s’en sortir.

Modeste KONE