Si Beauté savait que…c’était sacré





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journaliste AVS



Philippe Brenot est psychiatre et sexologue. Dans son excellent livre Les mots du sexe, il nous explique pourquoi parler du sexe, notamment celui des femmes, est si délicat. N’allons pas chercher midi à quatorze heures. Cette délicatesse provient de sa sacralité. De sorte que dans presque toutes les communautés aux quatre coins du monde, c’est à un langage poétique que l’on fait appel pour sortir des difficultés que l’on rencontre à dire…

Car jamais, au grand jamais, l’humanité n’a vu une «chose» aussi précieuse qui ne voit pas, ne se voit pas, parle à peine, ne se montre pas, ne montre pas et, qui plus est, vit caché. Le très grand respect dû à son rang a poussé l’humanité à utiliser soit des métaphores de grandeur pour le signifier soit des pseudonymes tirés du cercle de la douceur pour le nommer. Un peu comme l’on dirait du roi ou de la reine Sa Majesté.

Du temps de la pudeur érigée en valeur absolue à ne jamais enjamber, personne y compris ses propriétaires, ne savait réellement ce que c’était. On n’avait aucune photo de lui. Mais on l’adorait comme l’on adorerait une princesse. On l’appellera alors la chatte, la doudou, la nounou, pour rappeler dans certains cas, «l’image de la femme-chat, caressante et amoureuse».

Le mystère qui l’entoure est si grand et la pudeur manifeste que même les femmes n’osent pas dire son nom à l’état civil. Selon le sexologue et psychiatre, pendant longtemps, la «pudeur féminine n’a pas aidé à lever ce voile inconscient puisque les femmes parlaient elles-mêmes, à mots couverts, de leur «chose», leurs «affaires», leur «endroit», leur «là !» ou leur «petit je-ne-sais-quoi». On pourrait ajouter leur «jardin secret».

Mais alors d’où vient ce caractère sacré pour faire autant l’unanimité ? C’est la nature, disons Dieu, qui a rendu le sexe féminin sacré et cela, depuis l’origine. Il a pris le temps nécessaire pour le cacher afin que le sacré, le mis à part, prenne tout son sens. Celles et ceux qui lisent les livres sacrés le savent. L’arbre par lequel se faisait la connaissance du bien et du mal était sacré. Et lorsqu’il a été désacralisé, la suite c’est en quelque sorte la boîte de Pandore qui a été ouverte : désolation, mort et destruction.

Allez dire à Beauté que c’est la volonté de la nature de faire coïncider sacré et pureté. Et comme le dit un philosophe du siècle dernier, ce qui est conçu par la nature, «ce qui est sacré n’a pas besoin d’être amélioré, falsifié, retouché. C’est à accepter tel quel, comme un cadeau complet, prêt, réfléchi, abouti». Ce sont des règles immuables donc intouchables.

C’est pour cette raison que dès son origine, la sexualité dans un couple est «mise à part» et se fait dans une intimité pour que le sacré reste sacré. Le sexe de la femme est donc sacré. Il est intouchable et n’a pas besoin d’être remodelé. Il est fait caché, bien caché pour ne pas être exposé comme le nez sur le visage. Ce qui est sacralisé est toujours bon et même très bon. Y toucher, c’est lui faire perdre sa pureté et sa sacralité. C’est le corrompre. Or la nature condamne fermement la corruption.

Abdoulaye Villard Sanogo

 

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