Mme Noëlle Allegra (directrice générale de Yofê Groupe) : « Il y a la vie dans le Safou… »





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Mme Allegra Noelle, promotrice du Safou en Côte d'Ivoire



 Mme Noëlle Allegra est la directrice générale de «Yofè Groupe », une entreprise spécialisée dans la transformation du Safou, le fruit du Safoutier qui porte le nom scientifique de Dacryodes Edulis. C'est une espèce oléagineuse appartenant à la famille des Burséracées. Cet alicament riche en oméga 3, 6 et 9 méconnu en Côte d’Ivoire, est transformé en plusieurs dérivés. Dans cet entretien, elle nous présente cet « or » qui sauve de plus en plus de vies dans notre pays.

Comment avez-vous découvert le Safou ?

Je suis ingénieure-informaticienne et je travaillais dans une entreprise. Après, il y a eu des soucis et on a arrêté le travail. J’étais au chômage quand j’ai rencontré une dame qui exerçait dans le secteur du vivrier. Elle m’a proposé d’être son assistante. J’ai accepté de le faire malgré le salaire qui était insignifiant car je voulais apprendre. Pendant 3 ans, j’ai travaillé avec la dame et après les trois années de collaboration, elle m’a aidé à créer mon entreprise, une société coopérative. J’ai commencé par faire un champ de gombo et d’aubergine. Par la suite, je suis entrée dans la transformation, vu que les produits pourrissaient trop vite.  En 2014, une dame m’a approché avec le Safou et m’a demandé de faire des recherches sur ce fruit. Elle a prophétisé que c’est par le Safou que j’allais réussir. Quand je suis rentrée à la maison, après le repas, j’ai consommé le Safou et j’ai vu que j’étais à l’aise dans ma peau. Je ne sais pas mais je me sentais bien. Elle a aussi insisté pour que je donne le noyau à mon mari car il est bon pour les problèmes érectiles des hommes. Je l'ai ensuite donné à des amis mariés qui l'ont testé et ont eu un bon résultat. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à faire mes recherches.

Et qu’avez-vous trouvé dans vos recherches ?

C’est justement pendant les recherches que j’ai su que bien qu’étant méconnu en Côte d’Ivoire, le Safou pousse beaucoup plus au Cameroun, au Congo et en Centrafrique. J’ai côtoyé d’autres personnes qui étaient dans le Safou. J’ai fait aussi des formations. C’est ainsi que j’ai rencontré le professeur Soumaïla qui dirige un département spécialisé dans les recherches sur le Safou, à l’université d’Abobo-Adjamé. Je me suis rendue compte que c’est une plante qui apporte beaucoup à l’organisme humain. Et c’est ainsi que j’en ai fait plusieurs dérivés.

Quels sont les différents produits que vous avez faits à base de Safou ?

Le premier produit qu’on a fait à base de Safou, c’est l’assaisonnement « Reine Esther ». Ce sont plusieurs épices que nous avons mis ensemble, et auxquelles nous avons ajouté le Safou. Je me suis rendue compte que celui qui consomme le Safou dans ses repas est à l’abri de beaucoup de maladies. Je le mets dans les repas, les sauces, les grillades, marinades, etc. En plus, il a bon goût et tous ceux qui l’utilisent l’apprécient. Après, j’ai voulu diversifier et j’ai fait Edilux 1 et 2, qui agissent très bien sur des maladies telles que la tension artérielle, la colopathie, l’anémie et les infections sexuelles. Ça marche à 100%. 

« Le Safou (…) sauve les couples »

Vous nous avez confié qu’il y a un kit qui soigne et guérit les kystes et les fibromes. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Pour nos sœurs qui ont des fibromes et des kystes, il y a un kit qu’on fait avec Edilux 1, Edilux 2 et l’assaisonnement « Reine Esther ». Nous avons eu de nombreux témoignages. Et même le médecin-gynécologue d'un grand hôpital d’Abidjan nous a expliqué que nos produits ont fait tomber, au bout de deux semaines, un fibrome qu’il avait opéré deux fois, mais qui a repoussé. Mais lorsqu’elle a utilisé nos produits, tout est descendu.

Vous avez parlé aussi des produits qui agissent sur la sexualité masculine…

Oui, il s’agit de Délice de Safou. C’est un produit alcoolisé fait avec le rhum. Il est différent des produits aphrodisiaques ordinaires qui ne font que stimuler l’appétit sexuel. Lui, il a plusieurs avantages à cause du Safou qui est à l’intérieur. Il agit très bien sur les pannes du rectum et en même temps sur la prostate. Il corrige aussi les pannes sexuelles. Le Safou agit donc sur la fertilité, il sauve les couples.

 « Le Safou resserre naturellement la femme »

 Le Safou a-t-il d’autres vertus ?

Bien sûr, le Safou est bon pour le système immunitaire et l’organisme. Il y a par exemple l’huile de Safou qu’on a pressé à froid et qui soigne plusieurs maux tels que les ulcères. Il y a aussi les savons à base de Safou qui traitent les problèmes de peau. Et nous travaillons avec certains dermatologues de la place. On a « Edilux B » qui agit puissamment sur le système immunitaire pour les personnes qui sont fatiguées. Il existe aussi le baume mentholé qui, lui, agit très bien sur les nerfs. Il agit également sur les cas d’hémorroïdes. Sans oublier « Edilux intime » qui s’attaque aux infections, odeurs et démangeaisons vaginales. Il resserre naturellement la femme. L’avantage est qu’il prévient la femme contre le cancer du col de l’utérus. Champoing, démêlant, gommage de cheveux et pommade pour les cheveux à base de Safou sont également disponibles. Sans oublier la tisane qui agit très bien sur le sexe, les reins et le foie.

Avec toutes ces propriétés du Safou, avez-vous des agréments du ministère de la Santé ?

Je n’ai pas encore abordé le ministère mais je travaille avec certains médecins. Quand ils ont des témoignages et qu’ils voient que c’est bon, nous pouvons alors approcher le ministère car certains pensent que nous voulons rivaliser avec la médecine moderne. L’année dernière, quand je suis allée en France, deux tonnes et demi de nos produits ont été bloqués et détruits. Ça nous a plongés. Je travaille actuellement avec un laboratoire pour tester et certifier nos produits afin de les vendre à l’extérieur du pays aussi. Je travaille plutôt de concert avec le ministère de l’Agriculture pour le moment. Je représente la Côte d’Ivoire dans les salons à l’international. L’année dernière, j’ai animé un panel sur le Safou en France. Nous avons fait plusieurs émissions télé et sur YouTube pour parler du Safou. Et depuis lors, les Ivoiriens ont commencé à découvrir ce fruit. Le ministère de l’Agriculture est très imprégné dans le Safou. C’est par son biais que je voyage.

En dehors de vous, y a-t-il des personnes qui font la transformation du Safou en Côte d’Ivoire ?

Oui j’en connais. Il y a des personnes qui font la transformation du Safou mais elles n’ont pas cette variété de produits. La plupart du temps, elles font l’huile, les savons, les baumes mentholés.

Avez-vous des stratégies de sensibilisation ou de promotion de ce produit, encore méconnu en Côte d’Ivoire, malgré ses nombreuses vertus que vous décrivez?

On n’avait pas vraiment élaboré de stratégie. On a vu que le produit allait se vendre de lui-même. Quand certaines personnes viennent vers nous, on leur dit de tester pour voir la différence. Donc c’est le bouche à oreille pour l’instant. Mais maintenant que les gens commencent à découvrir, nous allons nous atteler à renforcer notre stratégie de promotion.

Au début de notre entrevue, vous avez dit que c’est un fruit qui n’est pas bien connu en Côte d’Ivoire, tout le contraire de l’Afrique centrale. D’où vient votre matière première ?

La matière première se trouve ici en Côte d’Ivoire. Moi, j’ai 2 hectares de Safou mais avant que je ne fasse mes deux hectares, j’avais déjà des producteurs qui me livraient la matière première. C’est le président Félix Houphouët-Boigny qui a fait entrer le Safou en Côte d’Ivoire en 1977, après l’avoir découvert au Cameroun. Et il est venu avec des semences qu’il a données à l’un des ministres de l’époque. Ils ont fait juste une petite plantation  au niveau d’Azaguié. C’est dans cette zone que ça donne. Et je travaille avec l’un des plus grands producteurs qui s’appelle Tano Stéphane. Le FIRCA aide à organiser les producteurs. Il y a deux grandes sociétés coopératives dans les régions d’Agboville et d’Alépé.

Où se trouve votre unité de transformation?

Pour le moment, j’ai une toute petite unité de transformation dans nos locaux  (Cocody Plateau-Dokui). J’appelle les autorités à nous venir en aide pour avoir une plus grande unité de production. Ce qui nous permettra d’aller plus loin dans nos recherches.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre activité ?

Les difficultés sont énormes. C’est pourquoi au niveau de la publicité, nous sommes un peu réticents. Parce que la demande est plus fluide. On n’arrive pas à couvrir réellement la demande. C’est pourquoi, on a mis en stand-by la publicité. Regardez! Quand l’émission est passée à la télé, en moins d’un mois, il y a eu plus de 18 000 demandes. C’était difficile alors que je faisais de petites transformations avec mon petit matériel. Mais du coup, ça a quadruplé. Il fallait prendre des machines. Donc j’ai pu en prendre avec l'aide des banques. Mais malgré cette aide, on constate qu'il nous faut encore un peu plus. 

Vous arrivez à transformer quelle quantité de Safou par an?

En 1998, quand j’ai commencé, j’étais à peine à 200 kg. En 1999, ma première émission est passée à la télé. Et les gens ont commencé à découvrir le Safou. Je suis donc passée à une tonne puis deux tonnes. Aujourd’hui, je suis à plus de 20 tonnes. Je pense que l’année prochaine, le volume des commandes va doubler car j’ai des commandes à l’international. Et là, on a vraiment besoin d’accompagnement parce que les machines,  les emballages, tout coûte cher. Il faut aussi la main-d’œuvre parce qu’on donne de l’emploi aux jeunes. Donc on a besoin de financement pour développer cette activité.

Un conseil pour les personnes qui sont intéressées par la transformation du Safou ?

Ce que je peux leur dire, c’est qu’il y a la vie dans le Safou. Aujourd’hui, j’encourage chacun à investir dans le Safou. Il est très porteur. Je demande aussi aux personnes qui le peuvent de faire des parcelles de Safou que je vais racheter pour la transformation.

Réalisée par Solange ARALAMON

(Col : D.B)

 

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