La démocratie à l’épreuve des Congrès et des assemblées générales des partis politiques





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La fin d’année en Côte d’Ivoire est beaucoup animée sur le plan politique. De fait, les principaux partis politiques organisent des congrès ou des assemblées générales, conformément aux textes de chacun, pour soit, élire un nouveau président, soit pour choisir ceux qui vont présider aux destinées des structures de jeunesse et des femmes.

Dans un cas comme dans l’autre, chacune des formations politiques se soumettra à un exercice très facile dans les faits, mais souvent très difficile à mettre en œuvre : il s’agit de l’exercice de la démocratie. En Côte d’Ivoire, tous les partis politiques, qu’ils soient de la mouvance au pouvoir ou de l’opposition, se prévalent tous de la démocratie. Certains prétendent même être les « enfants des élections ». Au-delà des incantations, il s’agira de jauger chaque parti politique au prisme de la pratique de la démocratie dans l’organisation des congrès ou des assemblées générales.  Sur les plateaux télé, dans la presse et sur les réseaux sociaux, les porte-paroles ou les membres des directions de ces partis, font la fine bouche de ce que la démocratie est le socle des pratiques en interne dans la désignation des premiers responsables et les orientations stratégiques à donner au parti. Cela est une très bonne posture si et seulement si, dans les faits, le sacro-saint principe de la démocratie prévaudra effectivement à tous les rendez-vous électoraux qui se profilent à l’horizon dans chaque parti politique. La première formation sur laquelle tous les regards sont braqués, est le PDCI- RDA. C’est le plus vieux parti en Côte d’Ivoire et le second sur le continent africain. Ce parti sera à son 8e congrès extraordinaire en vue se donner un président après le décès du président Henri Konan Bédié dans le mois d’août 2023.  Pour ce congrès, cinq cadres et non des moindres, sont dans les starting-blocks pour briguer le fauteuil laissé vacant par feu Henri Konan Bédié. Le PDCI-RDA, on le sait, n’est pas un parti habitué aux chaudes empoignades électorales en interne. Ce parti a toujours privilégié le consensus en interne. C’est au nom de ce principe que le fondateur de ce parti, Félix Houphouët-Boigny a passé 47 ans à la tête du PDCI-RDA et le président Henri Konan Bédié l’a dirigé pendant 30 ans. En 77 années d’existence, le PDCI-RDA n’a connu que 2 présidents.

Pour la désignation du 3e, cinq candidats sont en lice et chacun campe sur sa position. La direction intérimaire parviendra-t-elle à réussir le consensus tant recherché ? Le parti résistera-t-il à une implosion en cas d’invalidation de certaines candidatures ? Si toutes les candidatures sont retenues, le PDCI -RDA parviendra-t-il à consolider son unité à moins de deux ans de la présidentielle de 2025 ? Voici autant de questions sur lesquelles l’opinion attend le parti septuagénaire au soir de son congrès du 16 décembre 2023. La seconde formation politique qui se soumettra à l’exercice de la démocratie en interne, est le RHDP. Ici, il s’agira de renouveler les instances des jeunes et des femmes. Comme on le sait, une élection est une élection. Ainsi donc, l’élection du président des jeunes et celle des femmes sont des rendez-vous aussi déterminants pour le RHDP qui n’existe en tant que groupement politique que depuis 2018.

Pour l’élection des jeunes, 27 dossiers de candidatures ont été retenus par le comité électoral.

Alors question : Les Houphouëtistes vont-ils laisser ces 27 jeunes s’affronter dans les urnes le 9 décembre ou vont-ils rechercher le consensus comme le tente le PDCI-RDA ? La question reste entière. Le troisième parti qui s’exercera à la pratique de la démocratie en interne, est le Parti des peuples africains de Laurent Gbagbo. Les 16 et 17 décembre 2023, le PPA-CI va procéder à l’élection du président de la Ligue des jeunes et celle des femmes. Pour ce congrès prévu se tenir à Ouragahio, village natal de Laurent Gbagbo, le PPA-CI a fait un appel à candidatures, comme on le fait dans le monde des entreprises, dans l’optique d’avoir le meilleur profil pour diriger les jeunes et les femmes. Est-ce que pour un parti politique, cette procédure est la meilleure ? Est-ce que Laurent Gbagbo et ses lieutenants qui peinent déjà à implanter le PPA-CI, parviendront-ils à aller jusqu’au bout de ce processus quand on sait que la guerre des clans fait rage en interne ? Ici encore, la question reste entière. En tout état de cause, que l’on soit au PDCI, au RHDP ou au PPA-CI, la démocratie sera mise à rude épreuve et l’opinion attend chacun de ces partis politiques au soir de son congrès ou de son assemblée générale.

Kra Bernard

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