Interview / Après la destruction de l’église Pain du salut, pasteur Aké Rodrigue : « Nous croyons en la justice aussi bien humaine que divine »





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Le jeudi 7 novembre 2023, l’église Pain du salut située à Angré Djorogobité, route du nouveau CHU, que dirige le pasteur Rodrigue Aké, a été détruite avec une rapidité qui interpelle. Son leader, dans cet entretien, nous explique les contours de cette affaire et lève un coin de voile sur les mesures qui seront prises, les jours à venir.

Votre temple a été détruit. Que s’est-il passé pour qu’on en arrive à cette démolition ?

Ce jeudi 7 novembre 2023, aux environs de 11 heures, selon les dires des riverains et du vigile de l’église, un Caterpillar, assisté par des hommes en tenue, a procédé à la démolition des murs de la clôture (mêmes les plus anciens datant de 2004), ainsi que du temple sans avoir au préalable présenté un document autorisant cette opération.

Cette déconstruction s’est produite avec la plus grande rapidité, environ 10 mn, et les hommes en tenue auraient interdit toute capture d’image ou vidéo. Ayant été informé, au moment où je me suis mis en route et bien qu’ils eussent reçu l’information que je convergeais vers l’église, ils ont précipitamment quitté les lieux.

Qui en est l’instigateur ?

Cette forfaiture fait suite aux agissements d’un monsieur identifié, mais dont je préfère taire le nom pour l’instant. Il s’est présenté, récemment, comme étant le propriétaire du terrain sur lequel est bâti notre temple. Pourtant, cette parcelle appartient, depuis 2004, à une dame qui avait pris le soin de construire à l’époque la clôture sur toute la superficie de 615 m2. C’est en 2022 que cette dernière nous a cédé le terrain. Nous avons érigé un hangar sous lequel nous tenons régulièrement nos cultes. En octobre dernier, une forte pluie a fragilisé la vielle clôture si bien qu’une partie s’est écroulée. Ce jour-là, les clôtures de plusieurs riverains se sont écroulées.

À quel moment intervient donc le monsieur en question ?

C’est lors de la reconstruction d’un pan de la clôture effondrée à l’effet de sécuriser notre terrain qu’il s’est déporté sur les lieux avec quatre loubards. Il a intimé l’ordre à ces derniers de bastonner ceux qui étaient présents sur le site ce jour-là, ouvriers et fidèles. Les mesures sécuritaires prises les en ont empêchés. Non  satisfait, l’individu qui revendique le terrain, a ressurgi nuitamment sur le site de l’église pour fermer avec des chaînes et un cadenas le portail d’accès de l’église en menaçant d’engager une démolition. Par la suite, il s’est introduit au sein de l’église avec des agents se réclamant du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme. Ces derniers ont émis une convocation au nom d’un tiers dont les références du lot ne correspondent pas au nôtre.

Malgré ces actes de violence et d’intimidation, en tant qu’église, nous avons joué la carte de la tolérance. Pour l’heure, c’est ce que je peux vous dire. Des informations plus approfondies seront versées au dossier.

Avez-vous fait une évaluation des dégâts ?

Les dommages subis sont à divers niveaux. Sur le plan matériel, la clôture, la toiture, la charpente, les portails, les toilettes, les instruments religieux, les chaises de cérémonie et bien d’autres effets personnels et du culte ont été endommagés. Je vous ai dit que la rapidité avec laquelle ils ont agi n’a pas laissé de temps au vigile d’isoler les affaires qui pouvaient être sauvées.

Sur le plan financier, un expert sera commis à l’effet de faire cette évaluation dont on peut se faire une idée au vu des images. C’est plusieurs millions qui viennent de s’envoler. Ces préjudices ont des répercussions inestimables tant sur le plan spirituel, moral et affectif.

Cependant, en tant que leader et guide religieux, je dirai que toute chose concourt à notre bien. Car, très souvent, c’est dans de telles situations que Dieu révèle sa gloire et accomplit les grandes destinées.

Qu’envisagez-vous de faire ?

Nous sommes dans un pays de droit et en la matière la Bible comme la loi nous recommande de saisir les autorités compétentes afin que justice soit rendue. A cette fin, nous avons commis un commissaire de justice et notre conseil juridique. La procédure est engagée, nous croyons en la justice aussi bien humaine que divine.

Dans la Bible, autant d’exemples similaires ont trouvé un dénouement. Que ce soit l’histoire de Néhémie lors de la reconstruction de la muraille de Jérusalem détruite, ou encore le jugement éclairé du roi Salomon établi à partir des agissements d’une femme qui revendiquait l’enfant d’une autre, etc. Dieu vous bénisse.

Modeste KONÉ

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