La CAN, une occasion de libre expression ! 





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Un internaute ivoirien s'est hélas retrouvé derrière les barreaux pour avoir lancé un appel au boycott de la CAN.           

  L'information est relayée par plusieurs confrères dont l'Infodrome. Il en ressort que cet internaute aux initiales de SA, a été interpellé par la police et présenté devant le parquet pour "incitation à la violence et trouble à l'ordre public au moyen d'un système d'information". Il a dû présenter des excuses pour sa publication appelant au boycott de cette compétition prévue du 13 janvier au 11 février en Côte d'Ivoire. Même si, comme cela est rapporté, le prévenu a affirmé avoir lancé cet appel sur les réseaux sociaux pour "amuser la galerie", l'autre raison qu'il évoque, à savoir, dénoncer la cherté de la vie est pour nous un sujet suffisamment sérieux et pertinent pour justifier toute action de communication allant dans le sens d'une protestation autour de la CAN. Car, bien qu'elle devrait être source de fierté pour chaque Ivoirien, il est normal que la tenue de la CAN ne fasse pas l'unanimité au sein des citoyens. Dans un État démocratique, cela devrait être compris et admis par les dirigeants. Le fait de d'aller jusqu'à mettre aux arrêts cet internaute est donc un mauvais signal pour la libre expression en Côte d'Ivoire à l'occasion de cet événement. Un moment très médiatisé que d'autres Ivoiriens et même des Africains voudront mettre à profit pour donner plus d'échos à leurs revendications. Au lieu de vouloir les bâillonner, les autorités devraient plutôt écouter ceux qui se plaignent à cette période. Cette écoute dans une démarche de proximité pourrait les aider à mieux comprendre les attentes de ceux qui sont mécontents. Certes, il n'est pas possible d'obtenir l'unanimité, mais rechercher cette unanimité est un devoir quand on dirige une population. Malheureusement, le message qui est envoyé à tous à travers cette arrestation, c'est que pendant cette CAN, il faudra la fermer même quand l'on a des raisons valables de se plaindre. Un citoyen n'a-t-il pas le droit de dénoncer la cherté de la vie quand on sait par exemple que c'est à la veille de cette CAN qu'une augmentation du coût de l'électricité est entrée en vigueur en Côte d'Ivoire ? Le gouvernement justifie cette hausse du coût de l'électricité par sa volonté de résorber un déficit structurel dans ce secteur. Lorsqu'un citoyen entend chaque jour de la bouche du même gouvernement que des milliards de FCFA ont été investis pour organiser cette CAN, n'a-t-il pas le droit de penser et de dire que ces milliards airaient pu contribuer à réduire ce déficit ou qu'ils auraient pu contribuer à des investissements dans des domaines vitaux pour les populations tels que celui de la santé. Savez par exemple que des femmes en travail continuent de mourir en couche dans des hôpitaux publics parce que leur famille n'ont pas de moyen pour financer le kit de césarienne ? Un kit censé être gratuit dans ces hôpitaux.  Faut-il aussi exiger que des commerçants dont les installations ont été détruites à cause de cette CAN et qui ont perdu leurs économies, applaudissent la tenue de cette compétition ? Autant des Ivoiriens ont le droit d'être très heureux et de défendre l'opportunité de la tenue de ce rassemblement africain en Côte d'Ivoire, autant nous devons admettre que d'autres ne soient pas contents et dénoncent ce qu'ils désapprouvent. Une fois de plus, ils ne devraient pas pour cela se retrouver en prison. Ils ont juste besoin d'être écoutés. Cela ne fera aucun mal à personne.                 

 

Cissé Sindou

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