Obsèques de Bédié/ Adama Bictogo : « Une partie de l’histoire de la Côte d’Ivoire vient de nous quitter »





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Les députés ont rendu un hommae à celui qui a dirigé l'institution de 1980 à 1993



« L’histoire de la Côte d’Ivoire, une partie de l’histoire de la Côte d’Ivoire vient de nous quitter ». Ce sont les propos tenus par Adama Bictogo, lors de son adresse à la famille éplorée, principalement à la veuve Henriette Bédié. Pour celui qui se considère fils du défunt par son amitié de 42 ans avec ses filles et fils, la douleur est immense. « Chère maman Henriette Bédié, je voudrais m’inscrire dans la voix du Président Henri Konan Bédié, qui nous a appris à travers la formation que le silence est une force. Et que ceux qui savent ne parlent pas. Alors je voudrais rester réservé…Ma douleur est tellement forte qu’à l’image de celle des Ivoiriens et des parlementaires, je voudrais dire que le mutisme aujourd’hui prend toute sa place ». Un discours très court et non habituel pour le président de l’Assemblée nationale. Pour marquer le symbolisme du devoir à accomplir vis-à-vis du défunt, Bictogo a indiqué que « l’institution est disposée à accompagner la famille dans toutes les étapes des obsèques, comme elle le fait depuis le décès de son ancien président ». Personnellement, il a déjà activé son bon vouloir quant à s’impliquer de tout son être dans les funérailles.

 

L’hommage de mérite de l’Institution

 

La couleur noire, signe de deuil, a été la quasi dominante à cette cérémonie d’hommage à l’ancien président de la République et ancien président de l’Assemblée nationale, Aimée Henri Konan Bédié. Ce 24 mai 2024, au siège de l’institution, qu’il a dirigée pendant 13 ans, les gorges d’amis, camarades, compagnons, parents et autres étaient nouées, prêtes à faire déclencher des sanglots. Dehors, le tambour parleur crépite des messages dans la pure tradition akan en deux symbolismes. Le premier est la salutation des personnalités que seuls les initiés peuvent comprendre et le deuxième est la présentation des grandes actions faites par l’ancien pensionnaire de l’hémicycle. C’est alors qu’au son d’une musique de marche funèbre exécutée par la fanfare de la Gendarmerie nationale, le corbillard fait son entrée sur l’esplanade de l’Assemblée nationale, accueilli par des députés de tous les bords politiques. L’unicité était à son comble pour cet ultime hommage à celui qui a, à ce jour, le plus long mandat à la présidence de l’Assemblée nationale. Visages fermés par le deuil, les parents sont en attente de découvrir les différentes étapes de l’ultime hommage qui sera rendu au leur. Il est 15h55 mn quand les agents des pompes funèbres de Ivoire sépulture (Ivosep), font entrer le cercueil à la salle des Pas perdus, où se déroule la cérémonie d’hommage. Après le posé du cercueil, une vidéo d’un pan du parcours du défunt président, a permis à certaines personnes de revivre des instants de l’homme et à d’autres plus jeunes de se rendre compte de son travail abattu à l’Assemblée nationale. Place a été laissée à la série d’allocutions, portée par le président du Comité d’organisation (Pco) l’honorable Armand Ouégnin. A sa suite, Assana Sangaré, vice-présidente de l’Assemblée nationale sous l’ère Henri Konan Bédié, a retracé le parcours professionnel du disparu. A savoir la soutenance de sa thèse de Doctorat en Economie en 1969 à Poitiers en France, à laquelle elle-même a assistée, sa présence au ministère de l’Economie et des Finances, à la représentation diplomatique ivoirienne aux Etats-Unis…et son arrivée à la présidence de l’Assemblée nationale puis à la présidence de la République. « Je voyais Bédié toujours comme un mythe. Je peux valablement dire que le Président Henri Konan Bédié a conduit les parlementaires dans l’union, la discipline et le travail. C’était un homme d’action soucieux de l’amélioration des conditions de travail de ses collaborateurs et des élus de la nation sans exclusive. C’était un homme sans histoire par sa nature. Il était aussi un grand démocrate. Sous sa mandature l’expression était vraiment plurielle à l’hémicycle et parfois même contradictoire ». Selon l’ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale, le défunt est un homme de sacerdoce et de réconciliation. Il incarne la valeur vraie de l’houphouetisme. La     cérémonie a été meublée par des interventions des groupes parlementaires, notamment le Pdci-Rda, le Ppa-Ci et le Rhdp. Les remerciements de la famille éplorée aux députés ont été portés par Roger Koizan, le porte-parole. L’ancien président sénégalais Aboulaye Wade et le Burkina Faso ont dépêché chacun un émissaire à la cérémonie d’hommage.

L'Essor Ivoirien

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