Presse : voici les principales causes de la mévente des journaux, selon une étude





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A travers cette étude Samba Koné entend donner aux journaux, des pistes à explorer



L’autorité nationale de la presse (ANP) a rendu public ce jeudi 27 juin 2024, à la Maison de la presse d’Abidjan, les résultats de son étude sur les sources d’information des Ivoiriens.

Selon cette enquête nationale intitulée : « Comment les Ivoiriens s'informent ? » 75,7 % de personnes s'informent à travers la télévision, 73,7 % à travers l'internet/presse digitale, 26,9 % à partir de la radio, 20,9 % via le bouche-à-oreille et 13,8 % par de la presse écrite papier.

Les résultats de cette enquête réalisée du 7 au 15 janvier avec un échantillon de 1 500 personnes dans 17 villes, dont cinq communes d’Abidjan montrent bien que la presse imprimée peine à se relever.

Sur les raisons de la réalisation de cette étude, Samba Koné, initiateur de ce sondage, s’est demandé « pourquoi le secteur va si mal, de plus en plus mal » malgré la trentaine d’études diagnostiquées sur le secteur et la mise en œuvre de certaines de ces recommandations.

Se voulant plus précis, il a rappelé à titre comparatif qu’en 2023, les chiffres d’affaires de la presse nationale (une vingtaine de quotidiens, autant d’hebdomadaires) se levaient à 546 millions de FCFA alors qu’en 2011, ce chiffre d’affaires était de l’ordre de six milliards (5 840 000 000) de FCFA.

« En initiant cette enquête d’opinion, que nous entendons actualiser chaque année, notre objectif est de mieux cerner la conception de nos compatriotes sur la presse et les médias en général et surtout leurs attentes », a relevé Samba Koné, relevant que Fraternité Matin à lui seul réalisait en 2011, le chiffre d’affaires cumulé des 40 journaux en 2023.

Il ressort de cette enquête que les deux principales raisons qui pourraient expliquer la mévente sont, internet et la prolifération des smartphones, des réseaux sociaux (48,8 %) et le fait que journaux soient inféodés aux partis politiques, et donc ils manquent de crédibilité. Une opinion partagée par 48,2 % de personnes.

A côté de ces principales raisons, se greffent aussi « la pauvreté du contenu (21,5), les difficultés d’accès, problème de distribution (17 %) et la prolifération des chaînes de télévision (4,8 %) ». 

En vue de remédier à la situation, les interviewés proposent aux journaux de traiter des sujets relatifs à la « vie chère », des faire des publications sur les offres d’emploi, les concours, et les faits divers. Ils préconisent de faire des lucarnes sur le sport et particulièrement le football.

Toujours en termes de proposition, l’actualité politique se situe en dernière position avec seulement 13%.

Ce rapport indique en outre que 77 % de la population fait confiance aux journalistes.

Pour le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, cette étude offre des perspectives précieuses pour comprendre comment nos concitoyens s'informent au quotidien. Il a félicité l’ANP et toutes les parties prenantes pour leur contribution remarquable à cette entreprise essentielle pour notre société.

« Les résultats de cette étude restent précieux et nous permettrons de mieux cerner les défis et opportunités qui se présentent à nous dans le secteur et nous aideront à prendre des décisions justes visant à améliorer et valoriser le secteur de la communication. Ce travail contribue également à renforcer le processus démocratique en Côte d'Ivoire, en assurant une information de qualité et accessible à tous », s’est-il réjoui.

Cette étude, initiée par l'ANP, et menée par le cabinet Service ivoirien d’études et de sondages (SIVES) a été financée par l'Agence de Soutien et de Développement des Médias (ASDM), note-t-on.

Lambert KOUAME

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