Déguerpissement à Abidjan : plusieurs familles en détresse, Amnesty International déplore l’inaction des autorités ivoiriennes





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Plusieurs familles plongées dans la misère après les déguerpissements



Depuis janvier 2024, des milliers de familles ivoiriennes sont confrontées à une situation désespérée après avoir été expulsées de force de leurs maisons dans plusieurs quartiers d'Abidjan. Les mesures de soutien promises par les autorités tardent à se concrétiser, laissant ces familles sans abri, sans indemnisation, et sans espoir de retrouver une vie normale. C’est ce que révèle un communiqué d’Amnesty International dont pressecotedivoire.ci a reçu copie.

Cette organisation internationale non-gouvernementale qui promeut la défense des droits de l'Homme, tire donc la sonnette d'alarme, tout en appelant à une action immédiate des autorités ivoiriennes pour garantir les droits fondamentaux de ces personnes vulnérables.

Les opérations de démolition menées dans les quartiers de Gesco, Boribana, Banco 1 et Abattoir ont été justifiées par les autorités ivoiriennes comme étant nécessaires pour protéger les populations des risques d’inondation. Cependant, les familles touchées dénoncent une absence totale de consultation et d’information préalable. « Nous avons été surpris par l’arrivée des bulldozers sans aucun préavis. Nos maisons ont été détruites sous nos yeux sans que nous ayons le temps de sauver nos biens », témoigne Aimée, une résidente de Gesco.

Les expulsions se sont déroulées dans des conditions qui violent les droits humains, selon Amnesty International, qui informe également que les familles n’ont pas reçu de préavis adéquat ni d’alternatives de relogement avant la destruction de leurs habitations. Pire encore, certains habitants possédaient des titres de propriété légaux, comme l’Arrêté de Concession Définitif (ACD), mais cela n’a pas empêché la démolition de leurs maisons. Une situation qui a entraîné une crise humanitaire majeure, avec des familles désormais à la rue, privées d’accès à l’éducation et aux services de base.

Le manque de soutien de la part des autorités a également exacerbé la situation. Les mesures de compensation annoncées en mars 2024, comprenant une aide au relogement et des indemnisations pour les pertes subies, n’ont toujours pas été mises en œuvre. De nombreuses familles attendent encore de recevoir l’aide financière promise.

En outre, Amnesty International dénonce le recours à la violence pendant ces expulsions. Des témoins ont rapporté l’utilisation excessive de la force par les forces de l’ordre, qui ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les habitants récalcitrants. Cette situation a non seulement violé les droits à un logement décent, mais elle a également porté atteinte à la dignité et à la sécurité des personnes concernées.

Face à cette crise, Amnesty International appelle les autorités ivoiriennes à respecter leurs obligations internationales en matière de droits humains. Pour cette ONG, il est urgent que des mesures concrètes soient prises pour indemniser les familles affectées, reloger celles qui en ont besoin, et suspendre immédiatement les expulsions forcées jusqu'à ce que des garanties adéquates soient mises en place pour protéger les droits des personnes vulnérables.

Gaël ZOZORO

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