Festival Climbié Beach d’Assinie : le peuple Essouma aspire au développement tout en restant ancré dans la tradition





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Comme l'a démontré le FECBA, le roi est une autorité très respectée à Assinie



Chez les Akan, certains peuples ont conservé leur noblesse en respectant les traditions royales, comme par le passé. Les Essoumas d’Assinie ne font pas exception. La sortie du roi est un événement majeur, orchestré avec soin et dans le respect rigoureux des rites. Les nombreux participants au 34e Festival international Climbié beach du Royaume d’Assinie (FECBA) ont pu en faire l’expérience. Lorsque Awoulae Fian Moosou V quitte le palais royal, ce n’est pas une simple sortie mais une véritable procession. Le samedi 17 août 2024, la tradition a été parfaitement respectée.

Ce jour-là, le soleil est au zénith et la chaleur est accablante. La légère pluie matinale qui a rafraîchi la capitale du royaume Essouma a cédé la place à des rayons solaires intenses. Malgré la chaleur, de nombreuses personnes se dirigent vers la place Assôkô, où se tient la cérémonie officielle du FECBA.

Les différentes bâches dressées se remplissent peu à peu. Les officiels sont déjà en place, comme il se doit, car le roi n’attend pas ; ce sont les autres qui attendent le roi. La sonorisation diffuse de la musique, mais le bruit d’un gros tam-tam se fait bientôt entendre. La puissance des enceintes ne parvient pas à étouffer le tonnerre de cet instrument traditionnel, ajoutant une dimension spirituelle à cet instrument. Ce bruit annonce le départ du monarque pour la place Assôkô où il doit participer à la cérémonie officielle.

Dans la rue menant à la place du festival, le spectacle est à la fois magnifique et majestueux. Des hommes, vêtus uniquement de pagnes rouges attachés à la hanche, le visage et le corps badigeonnés de charbon, forment l’avant-garde du cortège. Armés de machettes, de gourdin ou de fusils (factice pour la plupart), ils sont impressionnants et prêts à défendre le roi contre toute menace. Ce sont ses guerriers, prêts à donner leur vie pour lui.

Derrière eux, un homme musclé, habillé de manière similaire, avance à un rythme régulier, comme un soldat. Il porte un immense parasol pour protéger le roi des rayons du soleil. Il est étonnant de voir comment il parvient à supporter un tel fardeau pendant des centaines de mètres sans se fatiguer. C’est un mystère qui dépasse l’entendement.

Enfin, le souverain arrive, porté par huit hommes de chaque côté. Bien que la caisse dans laquelle il est assis semble lourde, les porteurs ne montrent aucun signe de fatigue. Avec certains attributs en main, le roi salue son peuple, qui lui répond avec respect tout au long du parcours jusqu'à ce qu'il prenne place sur sa chaise. Elle est unique. Aucun autre ne pourrait se permettre de s’y asseoir sans offenser tout un peuple. Les guerriers sécurisent le périmètre, et le tam-tam résonne encore. La cérémonie peut alors commencer, car le roi est en place.

Le peuple d’Assinie, uni autour de son roi, veut impulser le développement

Le commissaire général du FECBA, prince Ignace Mossou Niamké, prononce dans son allocution l'acceptation mutuelle et la véritable fraternité. Selon lui, l’unité, la dignité et l’hospitalité qui caractérisent le peuple Essouma seront les piliers du développement. « Vive le royaume d’Assinie à la pointe du développement tout en restant bien ancré dans la tradition », a-t-il déclaré, tout en exprimant le souhait que le royaume soit doté d’un nouveau dispensaire public.

En parlant de tradition, la parade des sept familles qui composent le royaume Essouma, dont les Mvavilés (également appelés N’Djuafô), a émerveillé les festivaliers. Les membres de cette famille, à l’honneur lors de cette 34e édition, se sont présentés en tenues traditionnelles, imitant l’aboiement du chien (leur symbole avec le feu). Ils sont les dépositaires de toutes les sources d’énergie (soleil, lune, étoiles, etc.).

Chaque édition du FECBA est l’occasion de mettre en valeur cette monarchie au sein de la République de Côte d’Ivoire. Un royaume qui aspire au développement tout en restant fidèle à ses traditions. D’ailleurs, le festival lui-même est étroitement lié à la royauté, comme en témoigne le nom de son comité d’organisation : Comité royal d’Assinie. La 34e édition a encore une fois confirmé cet engagement. Rendez-vous pour la 35e édition en 2025.

Modeste KONE

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