ISCA, FIF, TAS, AFRICA, DROIT, POLITIQUE : là où tout a commencé





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Un bazar. Un vrai bazar. On se croirait dans la cour du roi Pétaud. On est dans une pétaudière. Mais où est-il, le Pétaud de la Fédération ivoirienne de football ? Où se cache-t-il, l'homme par qui le malheur est descendu à la FIF ? Pourquoi ne se fait-il pas voir, le président de la Commission de recours de la FIF ? Pourquoi ne présente-t-il pas ses plates excuses à la nation et, surtout, aux amoureux du ballon rond ? Pourquoi, pour avoir traîné la FIF dans la boue, ne rend-il pas le tablier ?

Commençons par le commencement. Au lendemain du match Yamoussoukro FC contre ISCA joué le 14 juin 2024, l'équipe de la capitale politique de la Côte d'Ivoire a saisi les instances de la FIF pour une réclamation. Alors que la saisine ne s'est pas faite selon les textes de la FIF, notamment en ce qui concerne l'article 81, la Commission de recours de la FIF a non seulement déclaré recevable la plainte mais est allée plus loin en décidant de faire rejouer le match.

Malgré les explications des connaisseurs du football et de celles des dirigeants d'ISCA, estimant que la plainte est nulle et de nul effet, la Commission de recours est restée inflexible et a fait rejouer le match. Or, dès l'instant où juste après la faute commise par l'arbitre, Yamoussoukro FC n'a pas saisi les directeurs du jeu pour ne le faire qu'après le match, il n'était plus possible, selon les textes de la FIF, de procéder à une quelconque saisine. La décision de la Commission de recours aurait dû être le rejet de la réclamation du Yamoussoukro FC.

C'est cette erreur monumentale qu'a relevée le Tribunal arbitral du sport (TAS) dans sa décision du 12 septembre dernier qui annule celle de la Commission de recours de la FIF. A partir de ce moment, les compteurs sont remis à zéro. Le match du 14 juin qui a vu la victoire de ISCA (2-0) devant Yamoussoukro FC est homologué. L'Africa sport qui, entre temps, a fait un match nul avec Tchologo FC, passe à la deuxième place derrière ISCA.

La conséquence immédiate est que ISCA est premier de sa poule. Et comme ce sont les premiers de chacune des deux poules qui montent en 1ère division, c'est l'équipe du fondateur Rassoul Coulibaly qui devient pensionnaire de la Ligue 1 au détriment de l'Africa sport qui reste en Ligue 2. Et comme il fallait s'y attendre, les Oyés crient au loup. Normal puisque ce sont eux les ultra-bénéficiaires de la décision de la Commission de recours de la FIF qui avait fermé les yeux sur ses propres textes. Terrible !

Les problèmes que pose cette décision du TAS tombée à quelques jours seulement de l'ouverture du championnat de 1ère division sont de plusieurs ordres. D'abord l'Afrique sport. Surprise, l'équipe de Narcisse Kuyo dit Cercueil ne sait plus à quel Saint se vouer. Elle s'est préparée pour la Ligue 1 avec des recrutements, dit-on XXL, et voilà qu'elle doit reprendre la classe. Le TAS vers lequel elle s'est dirigée pour retarder la reprise du championnat, l'a déboutée. Assurément, elle devra être dédommagée.

Dans un second temps, il y a la FIF elle-même qui, pour s'être emmêlée les pinceaux, se retrouve sous pression administrative et se voit dans l'obligation de reporter un certain nombre de matchs, le temps d'ajuster son calendrier. De sorte qu'il ne se passe plus de jour sans qu'on ne lise un communiqué de replâtrage ou de remaniement. Le pauvre Armand Gohourou, directeur exécutif de la faitière du football ivoirien, ne doit plus dormir que d'un œil, assuré qu'il peut être tiré de son sommeil à tout moment.

En troisième lieu, ISCA. La formation sortie de nulle part et dont le siège se trouve à la Riviéra 3 est, elle aussi, sur le gril. Même si elle se dit prête à assurer sa place en Ligue 1, elle a le dos au mur relativement aux dossiers CAF à remplir pour la rentrée des classes en première division. Le temps file et les responsables de ce club jouent contre la montre avec tous les risques de mélanger torchons et serviettes. Par ailleurs, ont-ils pu faire les recrutements nécessaires pour faire bonne figure en Ligue 1 ?

On ne peut pas lister les problèmes que soulève la décision du TAS sans faire mention du voile de nuages ​​et de honte qui recouvre la tête du football ivoirien. Un vrai problème de gouvernance mais aussi de compétence. Devrait-on pour autant être surpris ? Quelqu'un ne nous avait-il pas prévenu que son équipe nous perdrait dans les rouages ​​de la FIF ? Eh bien, nous y sommes. Propos de visionnaire. Parole tenue ! Mais il faut bien que quelqu'un paie la note.

Abdoulaye Villard Sanogo

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