Occupation illégale des chambres : les étudiants en détresse





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Les étudiants sans solution face à l'expulsion des cités universitaires, ils lancent un appel à l'aide



À la suite d’un communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ivoirien publié le 2 octobre 2024, des étudiants résidant illégalement dans des résidences universitaires ont diffusé une vidéo pour demander l’aide du gouvernement afin de rester dans leurs chambres. Devenue virale sur les réseaux sociaux, la vidéo montre des étudiants exprimant leur détresse face à l’absence de solution alternative.

« Chères autorités, on vous demande pardon. On ne peut que demander pardon. Certains d'entre nous viennent de l’intérieur du pays et n’ont pas de parents à Abidjan. Nous comprenons votre colère. Nous vous demandons un délai jusqu’aux vacances, car c’est actuellement la rentrée. Certains parmi nous n’ont pas de parents à Abidjan, d’autres viennent de Guiglo, Sinfra ou Korhogo. S’ils sont mis dehors, où iront-ils ? » implore l’une des étudiantes présente dans la vidéo.

Cette situation a suscité de nombreuses réactions parmi les internautes. Certains se sont indignés des raisons qui ont poussé les étudiants à occuper ces chambres illégalement, dénonçant un système défaillant. Pour eux, le système est tout autant responsable.

« Quand tu arrives nouvellement en Licence 1 à l’université, tu as le choix de louer une chambre sur le campus ou en ville. Pour nous, qui n’avons rien, les cas sociaux, on postule au CROU, et s’ils te sélectionnent, ils t’attribuent une chambre sur le campus après des vérifications. Mais depuis un moment, c’est devenu un business. On sait très bien que tu devrais avoir la chambre, mais on la donne à quelqu’un d’autre. Alors, certains étudiants ont commencé à payer jusqu’à 300 000 FCFA pour obtenir une chambre sans passer par le processus officiel. Donc ceux qui font les démarches n’ont plus accès aux chambres. J’ai postulé, ça n’a pas marché. J’étais obligé de payer pendant tout mon temps au campus. Ça, c’est aussi la faute des responsables du CROU et des syndicalistes. Au début, ils luttaient pour nous, mais après, ils ont commencé à s’enrichir. Maintenant que l’État chasse les étudiants, comment vont-ils faire pour suivre les cours ou aller à l’université ? » a déclaré un ancien étudiant sur le réseau social TikTok.

La question reste posée au gouvernement ivoirien : d’un côté, des étudiants victimes d’un système corrompu, et de l’autre, un gouvernement cherchant à rétablir l’ordre. Mais où iront ces victimes du système ?

DK

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