REPORTAGE : Quand le phénomène d'enlèvement et disparitions de personnes prend une proportion inquiétante





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Dans ce flux de personnes, personne n'est à l'abri d'un enlèvement



Ces derniers mois, Abidjan et l’intérieur du pays sont confrontés à un phénomène de disparitions de personnes, particulièrement des jeunes gens et des enfants. Ce constat est régulièrement relayé par les réseaux sociaux. Simple disparition ou enlèvement ?

Dans la commune d’Adjamé, considérée comme l’un des principaux carrefours de la capitale économique, Abidjan, malgré le grand flux de personnes, les gens semblent méfiants à aborder le sujet. Et c’est avec beaucoup de réticence que les passants se confient sur la question.

Malgré cela, une élève en classe de terminale a accepté de partager son opinion avec nous : « Je pense que le phénomène des enlèvements a pris de l'ampleur ces temps-ci ». En tant qu'élève, on a forcément peur. Je pense que le Gouvernement doit se pencher sur la question. On se réveille aujourd’hui, on nous annonce la disparition d’une personne. Mais demain, ça peut être nous », déclare-t-elle.

Un étudiant, S.A., pense que les « brouteurs », les cyber-arnaqueurs, en sont responsables. « Comme on approche de la fin d’année, les brouteurs, comme on les appelle chez nous, enlèvent les gens pour aller faire leurs sacrifices de l’année. » « On ne peut pas savoir aussi à quel moment ils vont nous tomber dessus », affirme-t-il.

Dans la commune d’Abobo, notamment au quartier Gendarmerie, Koffi, un gérant de cabine, partage les mêmes inquiétudes que les précédents témoins. L’un de ses clients rapporte que cette situation persiste et qu’elle se produit à tout moment : « On ne sait pas si c’est à cause de 2025, année électorale, que le phénomène s’est intensifié ». Une fois, ici, un homme dans une cylindrée noire a arraché l’enfant d’une dame en plein jour. Malgré la lutte qu’elle a engagée avec les ravisseurs, ils sont partis avec l’enfant. Leur véhicule n’avait pas de plaque d’immatriculation. L’action s’est déroulée en 2024. Je n’imagine pas la douleur de la femme », témoigne-t-il avec étonnement.

Ce phénomène de plus en plus inquiétant suscite une réaction solidaire sur les réseaux sociaux. De nombreuses publications sur les réseaux sociaux sont partagées.

Le Gouvernement ivoirien n’est pas resté inactif. Face aux nombreux enlèvements signalés ces derniers mois, l’État, à travers le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, a mis en place, vendredi 20 septembre 2024, le Programme d’alerte enlèvement (PAE) pour réagir face aux disparitions, notamment celles des mineurs. Un numéro d’urgence est même ouvert à tous pour signaler les enlèvements : « 100 » ou « 0170900600 ». Il existe également une plateforme sur le Méta nommée Alerte 100.

Face à ces enlèvements et disparitions multiples, il est important que chacun veille et fasse attention. Avec les mécanismes déjà en place, la population doit demeurer vigilante et solidaire pour que la lutte contre les disparitions et les enlèvements de personnes soit efficace.

DK (stagiaire)

 

 

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