Les responsables de Gotic et de Rop-tic œuvrent pour un plus de financement du secteur privé du numérique dans l'espace Uemoa.
La deuxième édition du Salon international des professionnels de l'économie numérique (Sipen-Uemoa) s'est tenue le vendredi 29 novembre 2024 à l'hôtel Tiama, au Plateau, à Abidjan. Co-organisé par le Groupement des opérateurs du secteur des technologies de l’information et de la communication (Gotic) et le Regroupement des organisations des professionnels des TIC (Rop-tic), cet événement a réuni des acteurs clés pour discuter des enjeux cruciaux du financement du secteur privé numérique dans l’espace Uemoa.
Cette édition s’est articulée autour du thème : « Financement du secteur privé, un défi majeur pour la souveraineté numérique dans l’espace UEMOA », mettant en lumière les défis et les opportunités pour renforcer l’impact économique et technologique du numérique dans la région.
Le directeur de cabinet du ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation de la Côte d’Ivoire, Ekissi Narcisse, a rappelé l’importance stratégique du sujet.
« Le thème choisi pour cette deuxième édition raisonne avec les priorités que partagent nos États membres en matière de transformation numérique (…) La souveraineté numérique représente aujourd'hui bien plus qu'un certain concept technologique. (…) Malheureusement, dans notre secteur, les entreprises privées font face à des défis majeurs en termes d'accès au financement. Les mécanismes traditionnels de financement ne répondent pas toujours aux besoins spécifiques de ce secteur dynamique et innovant. Pour faire face à cette problématique, il est crucial de développer des mécanismes adaptés tels que les fonds d'investissement dédiés au numérique, les partenariats privés, les subventions publiques, les programmes de garantie pour le secteur privé ou encore les plateformes de financement participatif», a-t-il expliqué.
Antoine Ngom, président du ROPTIC, a quant à lui dressé un constat préoccupant concernant le sous-financement du numérique.
« Il est impératif que nous trouvions des solutions aux défis de financement qui freinent le secteur dans notre sous-région. En effet, notre secteur privé rencontre de nombreux obstacles. D’une part, les investisseurs, qu’ils soient locaux ou étrangers, hésitent souvent à s’engager dans un environnement marqué par l’instabilité politique, la corruption et des systèmes. Selon la BCEAO, 80 % des crédits bancaires dans l’UEMOA sont affectés aux secteurs traditionnels, tandis que les projets numériques n'obtiennent que 5 % des financements. Cette proportion est bien inférieure aux 20 % fixés par la CEDEAO pour soutenir l’émergence de champions numériques. Ce paradoxe constitue un frein majeur à la compétitivité économique et à la souveraineté numérique de notre région. Il est donc urgent de repenser les mécanismes financiers pour libérer le potentiel numérique de l’UEMOA et relever les défis économiques du XXIe siècle. » a-t-il exprimé.
Cette deuxième édition du Sipen-Uemoa a permis d’identifier des pistes de réflexion et des actions concrètes pour surmonter les obstacles au financement du numérique. En repensant les mécanismes financiers, l’espace UEMOA pourrait libérer tout le potentiel de son secteur numérique, crucial pour relever les défis économiques du XXIe siècle.
DK