Reportage : le commerce au cœur des gares routières, entre défis et débrouillardise, le quotidien des vendeurs





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L’approche des fêtes permet aux vendeurs d’avoir gain de cause en cette période



L’obtention des magasins où exercent les vendeurs dans les gares reste, pour certains, un véritable mystère difficile à élucider. Pour mieux comprendre cette réalité, une équipe de pressecotedivoire.ci s’est rendue, le jeudi 28 novembre 2024, dans trois gares routières situées dans les communes d’Adjamé et de Yopougon. L’objectif était d’échanger avec quelques tenanciers de magasins et vendeurs ambulants afin de découvrir leurs conditions de travail.

Adjamé, une commune réputée pour abriter de nombreux sièges de compagnies de transport, est notre premier arrêt. Dès notre arrivée, l’approche des fêtes se fait sentir à travers l’effervescence des lieux. L’affluence est telle qu’il devient difficile de se frayer un chemin. Après quelques efforts, nous parvenons à rencontrer un tenancier de magasin, prêt à partager son expérience.

« J’ai commencé à vendre dans cette gare depuis trois ans maintenant. J’ai obtenu ce local grâce à une connaissance qui travaille dans cette compagnie. Je loue le magasin pour un montant compris entre 90 000 et 130 000 FCFA par mois. J’ai aussi des petits vendeurs qui proposent des lotus, des biscuits, de l’eau et d’autres produits à l’extérieur. Nous arrivons à nous en sortir, surtout pendant cette période de fêtes où les gares sont très fréquentées », explique M. K, sourire aux lèvres.

Par ailleurs, nous avons échangé avec une vendeuse ambulante transportant une bassine remplie de biscuits, de sucreries et d’autres produits. Elle nous décrit les défis de son activité : « Vendre à la gare n’est pas facile. Parfois, ils nous interdisent de monter à bord des cars. Quand les convoyeurs nous attrapent, ils arrachent nos marchandises ou nous empêchent d’entrer dans la gare. Pour la monnaie, je m’arrange toujours à en avoir pour faciliter les transactions avec les clients », confie-t-elle rapidement avant de se diriger vers un client potentiel.

Ensuite, nous nous rendons à Yopougon, la deuxième commune visitée, qui abrite également plusieurs gares routières. À peine arrivés, un vendeur de lotus nous accoste pour proposer sa marchandise. « Vieille mère, prends lotus à 100 F ! Même si tu as 1 000 F, j’ai la monnaie. Je m’arrange toujours pour en avoir. Nous avons toujours de la monnaie car nous nous en procurons auprès d’autres vendeurs avec un pourcentage de 10 % ou plus, selon la demande », explique-t-il avec assurance.

Un peu plus loin, un vendeur de garba (plat ivoirien composé d’attiéké et de poisson thon) nous raconte ses mésaventures : « Je loue cet espace aux responsables de cette compagnie pour vendre ma nourriture. Avant, j’étais juste à côté de la gare, mais ils m’ont déplacé. Quand les cars sortaient et rentraient, les gens se bousculaient, ce qui créait des problèmes. Maintenant, l’espace est restreint, mais je m’en sors. Avec les fêtes qui approchent, ça ira mieux », dit-il avec optimisme.

Pour compléter notre enquête, nous avons rencontré un responsable de gare qui a requis l’anonymat. Celui-ci nous a détaillé le processus d’attribution des locaux : « Pour obtenir un local ici, nous évaluons d’abord ce que la personne propose aux clients. Nous insistons sur l’entretien du cadre, car l’hygiène est importante pour nous et pour nos usagers. De plus, nous nous assurons que le locataire respecte les critères de paiement afin d’éviter des litiges. Enfin, nous interdisons l’accès aux cars aux vendeurs, car de nombreux clients se plaignent du bruit et du comportement irrespectueux de certains commerçants », explique-t-il.

Pour finir, nous avons quitté la gare dans une ambiance chaleureuse. Tandis que de nombreux passagers se dirigent vers les caisses pour acheter leurs billets de voyage, les vendeurs et les tenanciers de magasins, dans l’effervescence des gares, jouent un rôle essentiel dans la vie quotidienne de ces lieux animés.

SF

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