INTERVIEW





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Abdoul Razack Cissé (Milieu de terrain)

« L’ASEC, mon club de rêve »

Abdoul Razack Cissé, milieu de terrain, revient d'une expérience à l'étranger marquée par des blessures qui ont entravé sa carrière. Désireux de relancer sa trajectoire professionnelle, il a fait le choix de revenir dans son pays natal et a rejoint cette saison l'ASEC Mimosas, un club qu'il considère comme celui de son rêve. Dans cette interview, il nous livre ses motivations et ses attentes, tout en exprimant son désir de partager son expérience pour contribuer au succès de son équipe.

Peux-tu nous partager ton parcours, de tes débuts dans le football à ton arrivée à l’ASEC Mimosas, en évoquant les moments forts et les défis marquants ?

Mon parcours a été marqué par de nombreuses embûches, notamment le refus catégorique de mon père de me laisser pratiquer le football. Malgré ces obstacles, je rends grâce à Dieu pour avoir placé sur ma route Mouna Ali GHAZI, connu sous le nom de TROUSSIER. Cet homme m’a pris sous son aile, comme un père adoptif. C’est grâce à lui que les choses ont commencé à prendre forme.

J’ai d’abord évolué au sein de son équipe, Mouna FC avant d’avoir l’opportunité de partir en Europe pour effectuer des essais. À l’époque, j’étais encore très jeune, et les incompréhensions entre mon président, Ali Mouna, et mon manager ont malheureusement empêché ces essais d’aboutir. Contraint de revenir au pays, je ne me suis pas découragé. Deux semaines plus tard, j’ai reçu une convocation du Coach AÏDARA Soualio pour intégrer la sélection nationale des Éléphanteaux en vue de la compétition UEMOA au Togo.

Lors de cette compétition, j’ai attiré l’attention de plusieurs clubs africains et j’ai finalement choisi l’Égypte pour débuter ma carrière professionnelle. En signant avec Aswan SC, un club de première division, où j’ai passé six mois. À la suite de ces débuts prometteurs, j’ai reçu des offres des deux géants égyptiens, Al Ahly et Zamalek SC. J’ai opté pour Zamalek et signé un contrat de cinq ans. Toutefois, pour des raisons contractuelles et de temps de jeu, j’ai été prêté à Al Ittihad Alexandrie SC, où ma carrière a véritablement décollé.

J’ai été élu meilleur joueur de mon club pendant trois saisons consécutives et meilleur joueur étranger du championnat. Mon objectif principal était de revenir en sélection nationale, mais une blessure est survenue, m’éloignant des terrains pendant huit mois. Après ma convalescence, j’ai rejoint Zamalek pour ma dernière année de contrat. Bien que le club m’ait proposé de prolonger, j’ai refusé, désireux de changer d’air. Malheureusement, la fin de mon contrat a été marquée par des complications, et j’ai dû signer avec Al Ahly Bank National pour trois ans.

Après un an seulement, une nouvelle blessure m’a contraint à résilier mon contrat avec cette équipe. Une fois rétabli, j’ai décidé de revenir dans mon pays pour retrouver goût au football après ces moments difficiles.

La période la plus éprouvante de ma carrière reste cependant mon incapacité à participer à deux grandes compétitions en raison de blessures : les Jeux de la Francophonie organisés dans mon pays et les Jeux Olympiques. Ces opportunités manquées ont été particulièrement douloureuses à vivre, mais elles ont aussi forgé ma résilience.

 

Tu as rapidement trouvé tes marques dès ton arrivée à l’ASEC Mimosas et marqué dès tes débuts. Qu’est-ce qui t’a permis de t’adapter si vite à ton nouveau club ?

J’ai rapidement retrouvé mes marques, grâce à Dieu et à l’amour que je porte à ce club. L’ASEC Mimosas a toujours été mon club de rêve depuis mon enfance. Les retrouvailles avec mes formidables coéquipiers et des encadreurs exceptionnels, ont également joué un rôle clé dans cette adaptation rapide.

 

Ta blessure a été un coup dur après tes débuts prometteurs. Comment as-tu vécu cette autre période d’éloignement des terrains ?

C’était une période extrêmement difficile, sincèrement. Résilier un contrat de grande valeur, qui se chiffrait en millions, à cause d’une blessure, puis rentrer au pays pour me soigner, n’a pas été simple. Après cela, j’ai entrepris une préparation physique intense pour revenir en force, animé par un objectif clair. Malheureusement, une nouvelle blessure est venue tout anéantir. À ce moment-là, j’ai eu l’impression que tout s’effondrait encore une fois, me laissant face à mille questions sans réponse.

 

Quel a été le rôle du club et de tes proches dans ta réhabilitation et ton retour?

Sans la confiance des dirigeants, le soutien du staff technique, des médecins, et surtout de mes coéquipiers, ainsi que l’appui constant de ma famille, ce retour rapide aurait été extrêmement difficile, voire impossible. Leur présence et leur encouragement ont été essentiels pour surmonter cette épreuve.

 

Marquer pour ton retour à la compétition, lors d’un match aussi important, a dû être spécial. Qu'as-tu ressenti après l’ouverture du score contre l’ASC Jaraaf ?

Je dois d’abord remercier Dieu, car c’est grâce à Lui que tout cela a été possible dans ma vie. Ensuite, je me suis convaincu que tout restait encore possible, car la confiance s’était réinstallée. Je n’oublierai jamais d’exprimer ma gratitude envers les médecins et mon préparateur physique, qui ont joué un rôle essentiel dans ce processus.

 

Cette performance est-elle pour toi le signe d’un nouveau départ dans cette saison ?

Bien sûr, puisque je retrouve la confiance perdue après être éloigné des terrains 2 mois environ. Reprendre tout à zéro était difficile mais avec la foi, la persévérance et surtout la confiance des dirigeants, je pense que c’est un nouveau départ très positif avec la grâce de Dieu.

 

Après cette belle entrée en Coupe de la Confédération, comment abordes-tu le déplacement au Botswana pour affronter Orapa United ?

Comme pour chaque rencontre, il est essentiel de rester concentré et de travailler dans la discipline afin d’obtenir le meilleur résultat possible au Botswana pour le bien de tous.

 

Penses-tu être déjà à 100 % physiquement pour enchaîner les performances, ou sens-tu qu’il reste encore du chemin à parcourir ?

Physiquement, je ne suis pas encore à 100 %, mais avec les efforts intensifs que nous déployons à l’entraînement, je suis persuadé de retrouver rapidement ma pleine forme pour enchaîner des performances positives et aider mon équipe.

 

Quels sont tes objectifs personnels pour cette saison, à la fois en championnat où les choses ne tournent pas bien pour l’instant et en compétition africaine ?

Avant tout, mon objectif est collectif : retrouver une dynamique positive en championnat, viser un long parcours en Coupe d’Afrique, et pourquoi pas décrocher le titre, car l’équipe en a le potentiel. Personnellement, je veux partager mon expérience, réaliser une saison réussie sur tous les fronts, et confier la suite à Dieu.

 

Tu as déjà montré que tu peux être décisif dans les moments importants. Comment envisages-tu de continuer à apporter ta contribution à l’équipe ?

Il est déjà très gratifiant pour moi de sentir que je suis utile à mon équipe. Grâce à la confiance et aux conditions qui me sont offertes, je peux persévérer dans cette dynamique. Mon objectif maintenant est de travailler encore plus dur et de donner le meilleur de moi-même dans chaque match, tout au long de la saison.

 

Interview réalisée par Clément DIAKITÉ

 

 

Digest

 

Nom : ABDOUL

Prénoms : Razack Cissé

Date et lieu de naissance : 30/12/1998 à Boundiali

Taille : 1m74

Poids : 75kg

Poste : Milieu offensif


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