Sassandra : du poisson de chambre froide vendu en bordure de mer





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Solange Dablé, vice-présidente de la filière poissons de Sassandra dénonçant un trafic illicite dans son secteur d'activité



Paul Solange Dablé, vice-présidente de la filière poisson de Sassandra, a mis à nu le 19 décembre 2024, au cours d'un entretien, un trafic de poissons qui sévit dans ce secteur d’activité auquel elle appartient depuis une vingtaine d'années dans la région du Gbôklè. Selon cette dame, plusieurs poissons vendus en bordure de mer et sur le marché de cette localité ne proviennent pas des eaux de mer et du fleuve Sassandra comme le prétendent bon nombre de commerçantes.

« Le poisson vendu à Sassandra en bordure de la mer ne provient pas réellement de cette eau. C'est le cas par exemple du poisson millet qui se vend au bord de la mer. À la vérité, il provient des chambres froides. Il en est de même pour le poisson communément appelé magne qui est vendu dans le marché », a-t-elle révélé d'entrée. Et d'ajouter : « L'impression est donnée aux novices qu'ils ont affaire à du poisson bio et pourtant c'est archi-faux ».  

Ce trafic, pour Mme Dablé, ternit l'image de la ville de Sassandra reconnue comme une ville productrice de poissons. Mais ce trafic n'est pas sans explication. « Le prix minimum du kilogramme de poisson chez les pêcheurs est passé de 600 FCFA à 3000 FCFA. En plus de cette augmentation abusive du poisson, il y a un trafic du poisson qui part de la Côte d'Ivoire vers des pays de la sous-région à partir de la ville de Sassandra. Nos sœurs vivant du commerce de poissons se sentent donc contraintes à faire passer le poisson des chambres froides pour le poisson de mer », a-t-elle développé.

La ville de Sassandra qui, autrefois, était une plaque tournante du commerce de poisson est en phase de perdre ce statut. « Nous n'arrivons plus à desservir le poisson pêché dans les eaux de Sassandra dans les autres villes telles qu'Abidjan, Bondoukou parce qu'il est devenu très cher sur place dans la région du Gbôklè. À Sassandra, les pêcheurs refusent jusque-là de plafonner ensemble le prix des différentes catégories de poissons. Chacun fixe donc son prix souvent en fonction de son humeur".

Mme Dablé a des solutions pour que Sassandra demeure le vivier du marché de poissons en Côte d'Ivoire. Elle appelle d'emblée les ressortissants ghanéens qui pêchent en majorité dans les eaux sur place à diminuer considérablement le coût actuel du poisson et exhorte les autorités locales à soutenir la pêche locale en mettant à la disposition des jeunes, des filets et des pirogues.

Touré Boa

Correspondant régional

 

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