Après ses propos contre les maliens, Adjoumani cogne Bédié et lui fait une leçon d'histoire





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La réaction du porte-parole du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix  (RHDP), Kobenan Kouassi Adjoumani ne s'est pas fait attendre, après les propos tenus par le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié lors d'un bureau politique du parti, tenu jeudi, à Abidjan.

Au  cours de cette rencontre, le président Bédié n'est pas allé de main morte pour fustiger ses alliés d'hier qu'il a qualifié d'incapables de bonne gouvernance. En matière de mobilisation, Henri Konan Bédié a déclaré que la mobilisation, lors du récent meeting du RHDP de Paris, aurait été le fait de ressortissants maliens sortis d’une mosquée qu’on aurait convoyés vers le lieu de la manifestation.
En réaction, le porte-parole du RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani s'est dit "profondément choqué, horrifié, scandalisé et particulièrement meurtri et attristé, par une telle explosion de haine, une telle exaltation des sentiments xénophobes, contre nos frères et sœurs maliens". 
Il s'interroge sur le pourquoi d'un tel acharnement de M. Bédié contre les étrangers avant de rappeler à l'ancien chef de l'Etat qu'il a bénéficié des bons soins d'une certaine Matata Diaby,  une malienne, lorsqu'il était élève à Bocanda.

Ci dessous l'intégralité de cette réaction  

Chassé le naturel, il revient au galop ! 
Comme il fallait s’y attendre, le monstre de l’ivoirité et de la xénophobie a ressurgi jeudi dernier, dans sa plus splendide laideur, en pleine réunion du bureau politique du PDCI-RDA. Lâché comme à son habitude par la voix la plus autorisée au sein de ce parti, le Président Henri Konan Bédié qui déclare, sans la moindre preuve, que la mobilisation extraordinaire réussie par notre grand parti le RHDP, au récent meeting de Paris, aurait été le fait de ressortissants maliens sortis d’une mosquée qu’on aurait convoyés vers le lieu de la manifestation moyennant 100 euros chacun. 
A la lecture de ces propos, j’ai été profondément choqué, horrifié, scandalisé et particulièrement meurtri et attristé, par une telle explosion de haine, une telle exaltation des sentiments xénophobes, contre nos frères et sœurs maliens. Quel tort, quel crime ont-ils commis pour être autant stigmatisés, méprisés et traités comme de vulgaires individus par un homme qui aspire à nouveau à diriger la Côte d’Ivoire ? 
Quatre mois après avoir traité ces derniers d’être des orpailleurs clandestins, des voleurs de nationalité ou des arracheurs de forêts dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, Bédié vient de récidiver, démontrant ainsi  qu’il agit en toute conscience et volonté et que son mépris pour les étrangers est sans limite. 
Le Président du PDCI a-t-il posté des policiers devant la salle de meeting du RHDP qui lui ont révélé après un contrôle strict d’identité qu’il s’agissait de ressortissants maliens ? Pourquoi s’acharne-t-il contre les étrangers ? Pourquoi tire-t-il avec tant d’insouciance, d’insistance et de force sur la corde de la xénophobie et de la haine? 
Le plus ahurissant, c’est quand on trouve encore dans notre pays, des individus capables d’applaudir pareilles inepties et dérapages aussi graves, pour la paix et la cohésion sociale. 
Voilà en réalité le vrai visage de celui qui s’est autoproclamé fils et héritier légitime du Président Félix Houphouët-Boigny. Un homme de paix, un vrai disciple d’Houphouët-Boigny, un sage de 85 ans, ne parlerait jamais comme il parle. Il a oublié que « la paix n’est pas un vain mot, mais un comportement ». C’est un outrage, une honte pour la mémoire du père-fondateur. Et dire qu’il vient d’être adoubé par M. Guikahué, pour conduire ce PDCI à la future élection présidentielle.
Autre indication qui confirme que M. Bédié a perdu la notion du réel, c’est quand il estime à 1,2 million de personnes, la mobilisation lors du meeting du 19 octobre du PDCI à Yamoussoukro. Un chiffre qu’il détiendrait de ce qu’il appelle « les spécialistes du décompte de foule ». 
En fin de compte, on ne retiendra de cette sortie de M. Bédié, que de la désolation. Le président du PDCI est devenu un instrument politique au service d’une cause que lui-même ignore. Car, quelqu’un qui a pour programme de société la réconciliation nationale et qui met en place une plateforme, pour promouvoir la paix ne peut tenir de tels propos contre les ressortissants d’un pays ami et frère. Peut-être que cela amuse et fait bondir de joie les membres du Bureau Politique, peut-être que cela étanche une soif de mépris pour les autres mais, les maliens ne méritent pas ça ! 
Comment comprendre cette aversion morbide et récurrente envers les étrangers chez un homme qui s’accroche au manteau du Président Félix Houphouët-Boigny, pour tenter de survivre politiquement ? M. Bédié connaît-il vraiment l’histoire du Père-fondateur ? Sait-il le rôle crucial qu’a joué le Mali dans la lutte pour l’instauration du Rassemblement Démocratique des Africains, RDA ? Et dire qu’avant l’ouverture du dernier Bureau Politique, ils ont entonné l’hymne du PDCI-RDA et que dans cet hymne, il est fait mention de : « En 1946, au pays de Soundjata, sur les bords du grand Niger… ». C’est bien le Mali, le pays dont les populations sont méprisées par M. Bédié, que chantent les militants du PDCI. Le Président Houphouët-Boigny a laissé les bords des fleuves Comoé, Bandama, Sassandra et la rivière Iffou, pour aller chercher des soutiens loin de sa terre natale, au Mali, au pays de Soundjata Keita. 
Lorsque le Président Houphouët-Boigny expliquait à Bamako les enjeux du RDA lors de son meeting, il est monté sur le capot d’un T45, pour convaincre les maliens qui l’ont alors suivi. Et ce, au détriment d’un farouche opposant au RDA, en l’occurrence M. Mamadou Konaté, pourtant ressortissant malien. Rien que pour cela, M. Bédié doit parler des maliens avec respect. 
Durant sa riche et longue carrière politique, le Président Houphouët-Boigny a toujours mené une politique qui rassemble les ivoiriens de toutes les régions et de toutes les conditions sociales. Il a toujours été un protecteur pour les étrangers. Contre ces derniers, il n’a jamais tenu un propos aussi déplacé comme le fait le Président Bédié.
Contrairement au Président Bédié, le Président Houphouët-Boigny n’a jamais stigmatisé une religion avec autant de légèreté et de mépris. Le Président Bédié n’est pas un rassembleur d’hommes mais un diviseur. 
Pour lui le pays doit succomber s’il ne parvient pas à ses fins. Il tente désespérément  d’inoculer le virus de la haine et de la division dans le tissu social, en semant les germes de la division ethnique et religieuse dans l’esprit de ses adeptes.
A 85 ans, un homme doit être sage et éviter de tenir des propos qui divisent. Comme on le dit couramment chez les Akans, groupe ethnique dont fait partie M. Bédié, « ce sont les enfants qui gâtent et les vieux viennent arranger ». Mais que constatons-nous ? Avec le Président du PDCI-Daoukro, c’est l’inverse ! Cela veut dire qu’il y a un problème. On peut continuer de faire de la politique sans nécessairement mépriser les autres, sans tirer sur les cordes. 
Monsieur Bédié a fait un choix. Qu’il l’assume en s’occupant de ce bout de PDCI rabougri, résiduel et squelettique qui lui reste, plutôt que de verser dans une campagne xénophobe et haineuse contre les étrangers.
Pour terminer, je voudrais demander à M. Bédié s’il se souvient encore de sa tutrice, Mme Matata Diaby, lorsqu’il était élève à Bocanda ? M. Bédié a-t-il souvenance du surnom « Brema Diaby » qu’il portait fièrement lorsqu’il était élève chez cette généreuse dame d’origine malienne ?
Que M. Bédié sache que contrairement à ce qu’il a toujours pensé, les militants du RHDP ne sont pas des étrangers. Ce sont bel et bien des Ivoiriens qui iront s’inscrire sur les listes électorales et qui choisiront le candidat de leur parti qui le battra à plate couture, en octobre 2020.
A Paris également, ce sont des ivoiriens militants du RHDP que l’organisateur principal, M. Diaby Lanciné et son équipe ont mobilisés. Evidemment, nous comprenons le désarroi qui habite M. Bédié qui a connu un échec cinglant à deux reprises, sans avoir pu tenir une seule rencontre avec ses militants alors qu’il en manifestait le désir. Et comme le dit l’adage, tu ne peux pas avoir frappé un enfant et l’empêcher de pleurer. « Yako » donc au Président Bédié qui digère difficilement la mémorable mobilisation de Paris, dont je suis un témoin oculaire.

LE MINISTRE
KOBENAN KOUASSI ADJOUMANI
PORTE-PAROLE PRINCIPAL DU RHDP

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