Ouattara gouverne sans aimer !





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Ceux qui tentent de justifier le désamour, dont jouit Ouattara auprès des populations ivoiriennes, soutiennent « On ne peut-on gouverner en étant aimé », bien que cela soit admis, par contre on ne peut tout de même pas gouverner sans aimer. Malheureusement, c’est cette contradiction que tente de réussir Alassane Ouattara. La Côte d’Ivoire aujourd’hui, retentit des plaintes des ivoiriens. Les producteurs veulent des prix plus rémunérateurs pour leurs produits. Les commerçants et chefs d’entreprise exigent d’être protégés contre la concurrence déloyale. Les fonctionnaires revendiquent une revalorisation de leurs salaires. On pourrait allonger cette liste de revendications aux étudiants qui souhaitent de meilleures conditions d’étude et à la jeunesse en quête d’emploi. Chacune des catégories sociales mécontentes se tourne vers l’Etat dont elle attend le secours. Or le pouvoir obéit à d’autres impératifs, en général diamétralement opposés à ceux du peuple. Il préfère distribuer des centaines de millions à des ex -rebelles dont le seul mérite est d’avoir semé désolation et tristesse au sein des populations ivoiriennes, dans leur quête de l’installer coute que coute au pouvoir. Récemment ce sont les députés qui ont bénéficié de ses largesses. Plus d’une centaine d’entre eux ont eu droit à un petit pactole, pour porter leur voix sur le candidat désigné par lui, en vue de succéder à Soro Guillaume démissionnaire à la tête de l’assemblée nationale. Ainsi, Ahmadou Soumahoro, lui qu’on surnomme Ahmadou cimetière a été élu en l’absence de trois autres groupes parlementaires. Ceux-ci ont boycotté son élection et représentent une centaine de député, sur les 253 que compte l’hémicycle.  Ouattara se fiche des plaintes au sein des populations et oublie que la démocratie ne peut ignorer l’opinion. Il peut certes imposer ses intérêts personnels à l’ensemble, mais que cela se fasse sans mépris comme on le voit présentement. Si certaines familles sont condamnées à dépérir voire disparaitre, qu’on aide les hommes à vivre dans des conditions humainement acceptables. Il ne suffit pas de proclamer que les changements sont nécessaires. Il faut se préoccuper de les rendre moins cruels à ceux qui en sont les victimes. La sensibilité n’est pas seulement respectable en politique, elle est utile. Avec un taux de croissance du Produit intérieur brut (Pib), estimé à 8% et un taux d’inflation maintenu à 1%. Sans compter un taux de pauvreté passé de 52% en 2012 à 46,3% en 2015. Aussi, toujours selon le pouvoir Ouattara, les inégalités au niveau du pays sont passées de 42% en 2008 à 40% en 2018. Des chiffres dont s’enorgueillit le régime, mais qui sont loin de refléter la réalité de nombreux ivoiriens qui peinent à s’offrir un repas par jour. Il existe certes un moyen politique.de faire oublier aux hommes le quotidien. C’est de mobiliser leur volonté autour d’une grande passion. Mais bien que le peuple aspire à la prospérité les arguments économiques ne soulèvent pas leurs émotions. C’est dans le sens qu’on ne peut, comme le proclame certains ivoiriens « Être amoureux d’un taux de croissance », ou encore « On ne mange pas goudron ». Ils veulent voir cela dans leurs assiettes, dans leurs quotidiens ce que Ouattara n’est pas capable de leur offrir. Le régime Ouattara s’est littéralement coupé du peuple, une faute de gestion grave que celui-ci aidé de l’opposition va sanctionner en 2020, à l’élection présidentielle. Comme quoi, il n’a pas su suffisamment l’aimer pour entendre ses pleurs.

 

Par Michel Beta

 

In ‘ ‘Le Bélier N°253 du mercredi 13 au mardi 17 mars 2019’’

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