Contre-vérité et erreurs de Ouattara





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Lorsque l’on entend Alassane Ouattara raconter l’histoire de la Côte d’Ivoire, les faits perdent leurs sens au profit d’une vision victimaire et romantique de son rôle dans les crises survenues dans ce pays. L’illustration en a été faite, le 26 janvier dernier, lors du congrès constitutif du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), rebaptisé depuis Daoukro en Rassemblement des Détourneurs des Deniers publics. Poursuivant ses pics contre cette alliance factice des houphouétistes, le président Bédié a déclaré que pendant qu’autour de Ouattara se réunissent des populations avec pour bagages de l’huile, du riz, des chiffons et du pain sans lesquels il ne pourra faire du nombre. Ici à Daoukro, rien de tout ce folklore qui frise l’Assemblée des militants manipulés et enrôlés pour fournir le Rassemblement des détourneurs des deniers publics. Il s’exprimait à l’occasion de la présentation des vœux de nouvel An 2019 des instances de jeunesses du Pdci-Rda. Voulant comme à ses habitudes falsifier l’histoire de ce pays, Ouattara a pondu une énormité, au cours de son congrès dit des houphouétistes, moralement déplorable et historiquement regrettable. En affirmant que son ministre de la défense Hamed Bakayoko est le premier prisonnier politique de ce pays. Ce qui est archi-faux car l’histoire repose sur des faits et ceux-ci sont vérifiables. Le premier prisonnier politique de la Côte d’Ivoire indépendante s’appelle Ernest Boka. Il était le président de la Cour suprême de Côte d’Ivoire. Il fut arrêté en 1963. Et mourut le 5 avril 1964 en prison à Yamoussoukro. D’autres après lui suivront, ce sont ceux du complot de 1963. On pourrait citer plus récemment, Laurent Gbagbo et Simone Gbagbo qui furent arrêtés le 18 février 1992 par Alassane Ouattara. Alors, d’où tient-il l’information selon laquelle le ministre Hamed Bakayoko est le 1er prisonnier politique en Côte d’Ivoire ? Mieux, Celui-ci ne fut pas arrêté pour des opinions politiques, mais pour offenses au chef de l’État. En occurrence, il avait traité le Président Bédié de « nabot ». Non, Non Alassane Ouattara que vous ne le voulez ou pas, Hamed Bakayoko n’est pas un prisonnier politique, encore moins un premier. Dans son discours de clôture au congrès de ce nouveau parti unifié qui rassemble sa formation, le Rassemblement des Républicains (RDR), l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) et des personnalités d’autres partis, Alassane Ouattara n’a pas retenu ses coups contre son ancien allié, Henri Konan Bédié. L’accusant, notamment, d’avoir jeté en prison toute la direction du RDR quand il est arrivé au pouvoir, à la mort Félix Houphouët-Boigny en 1993. Alors que ceux-ci étaient en prison, par le fait d’une loi que Ouattara lui avait introduit, à savoir : la loi anti- casseur. S’il continue de vouloir maintenir le suspense sur sa candidature pour la présidentielle de 2020, il n’a pas pu contenir sa colère face à l’absence remarquée de Soro Guillaume au congrès des détourneurs. Celle-ci l’a poussé à fragiliser d’avantage cette jeune démocratie ivoirienne. Qui vient de démontrer que sous Ouattara la séparation des pouvoirs est une gageure.  Cette liberté outrageante avec les faits, l’a poussé s’y loin en annonçant la démission du président de l’Assemblée Nationale, Soro Guillaume. Devant des journalistes venus deux jours après le congrès, sacrifier à la tradition des échanges de vœux entre le président et la presse.

 

Michel Beta

In le Bélier N°247 du mercredi 30 janvier au mardi 05 février 2019

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