Tout dépend de Gbagbo





tout-depend-de-gbagbo


La Cour pénale internationale (Cpi) vient d’alléger les restrictions imposées à Laurent Gbagbo et au leader des ‘’jeunes patriotes’’ Charles Blé Goudé. Ils sont désormais autorisés  à se rendre dans les 130 pays qui ont adhéré au traité de la Cpi, y compris la Côte d’Ivoire. Mais, pour voyager, ils ont besoin de l’accord du pays où ils veulent se rendre. Voudront-ils revenir dans leur pays ou rester ailleurs en attendant la fin du procès qui doit notamment passer par un appel de la procureure Fatou Bensouda? Dans une interview sur France 24, Charles Blé Goudé a donné le ton. Il dit « tendre la main » aux autorités du pays dont le plus illustre est Alassane Ouattara. Il énonce qu’il n’y a pas de loups en Côte d’Ivoire dans la gueule desquels il pourrait se jeter en regagnant son pays natal. On constate que le temps qui, dit-on, est un autre nom de Dieu, a fait son œuvre. Blé Goudé s’inscrit dans la dynamique de ceux qui reconnaissent que le président de la République de Côte d’Ivoire s’appelle, depuis 2010, Alassane Ouattara. De ses propos, transparaît une prise de position aux antipodes de celle de son mentor Laurent Gbagbo qui, même dans les liens de la Cpi, tentait de faire croire qu’il a gagné les élections de 2010. Blé Goudé vient de faire un pas important qui peut mériter une attention du Président Ouattara. Il lui reste à demander pardon à toutes ces personnes qui ont perdu la vie en raison de la volonté de Gbagbo de confisquer un pouvoir que les Ivoiriens lui ont refusé dans les urnes.

Quant à Gbagbo, son sort dépend de lui-même. S’il continue de s’accrocher à sa prétendue victoire de 2010 prononcée par l’ancien président du Conseil constitutionnel, Yao N’Dré, après l’annulation du vote de toute la moitié nord du pays, c’est qu’il n’est pas encore sorti de l’auberge.  Après le juridisme mal ficelé et le procès bâclé de la Cpi, les Ivoiriens se regardent désormais droit dans les yeux. Gbagbo lui-même a posé l’équation de la crise ivoirienne en ces termes : « C’est celui qui a perdu les élections de 2010 qui est responsable des 3 000 morts».  Les aveux de Paul N’Dré selon lesquels il était possédé par le diable quand il tripatouillait le verdict des urnes, devraient logiquement mettre fin au faux débat frontiste sur la légitimité du Président Ouattara. Que nenni. On préfère donner dans la manipulation des masses fanatisées. Si le chef de la Refondation fait amende honorable, reconnait enfin que Ouattara n’a pas usurpé le fauteuil présidentiel, c’est sûr qu’une nouvelle loi d’amnistie viendrait le remettre au centre du jeu. Sa condamnation à 20 ans de prison pourrait être un vieux souvenir au nom de la réconciliation. Mais, s’il continue  de nier les évidences et à se prendre pour un président bis de la Côte d’Ivoire, la suite serait très compliquée  car aucune réconciliation vraie ne peut prospérer sur la base du mensonge. La balle est donc dans le camp de Gbagbo. C’est comme s’il venait d’obtenir un penalty à la fin du match. S’il joue juste et marque, il gagne la liberté de rentrer et vivre sa vie tranquille. Et même de faire la politique en réveillant ses cellules dormantes dont certaines ont été proprement décapitées. Mais, s’il se laisse manipuler par le diable qui avait envoûté Yao N’Dré et persiste dans le faux, bonjour les dégâts. Il y a trop de personnes qui souffrent pour lui ; il devrait y penser. Sérieusement !

 

MT

Partarger cet article

En lecture en ce moment

Tchad: Le dernier hommage à Idriss Deby ce vendredi

75 ans du PDCI : le parti suspend toutes les activités festives, les raisons