À Washington, des militants de Black Lives Matter campent toujours devant la Maison Blanche. La place rebaptisée « Black Lives Matter » par la maire afro-américaine de la capitale fédérale est devenue un lieu de rencontres, de discussions, et d’expression artistiques. La barrière de sécurité qui cerne la Maison Blanche a notamment été recouverte sur plus d’une centaine de mètres de pancartes, de dessins, de messages.
La barrière de sécurité qui a été érigée pour empêcher les manifestants de s’approcher de la Maison Blanche est couverte de dessins, de pancartes, de messages, sur plus d’une centaine de mètres. Au centre, un immense drapeau Black Lives Matter cache la vue sur la demeure présidentielle. Une couronne mortuaire de fleurs jaunes a été déposée juste devant, en hommage à tous les afro américains morts à la suite de violences policières.
« Il y a de la colère et de la déception dans la société sur la manière dont les Noirs sont traités. En accrochant tous ces messages, nous exprimons la peine que nous ressentons depuis des années », explique Nathan, venu du Maryland pour accrocher la photo de Georges Floyd à côté d’un drapeau américain. Tarida se fait photographier avec son fils devant le portrait du « martyr » de Minnéapolis. « Ils ont mis cette barrière ici pour maintenir les gens éloignés. On peut tenir les gens à l’écart d’un bâtiment mais on ne peut pas les empêcher de penser. On ne peut les faire taire. Tout finit par sortir et je pense que c’est ce qui se passe ici », dit-elle en désignant les centaines de messages accrochés à la grille. À genoux sur le trottoir, un Japonais trace un slogan calligraphié dans sa langue : « Je voulais exprimer ma solidarité », confie-t-il dans un anglais hésitant.
Un peu plus loin, sur la 16e rue, rebaptisée « Black Lives Matter Plazza » par la maire de Washington, Moïse peint un arc-en-ciel en teintes brunes sur le contreplaqué qui protège les vitrines d’un restaurant. « On a été conditionnés pour penser que le marron n’est pas une belle couleur, mais elle l’est ! » lance-t-il. Il a été invité par John Chasam, directeur d’une association de promotion artistique, qui a obtenu l’autorisation de nombreuses boutiques pour décorer les planches masquant leurs devantures : « Nous voulons faire oublier ces contreplaqués qui parlent de destruction, de violences, et faire passer un d’amour et d’espoir, c’est important. ».
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