La leçon de Sory





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Une élection, ça se prépare. Quiconque aspire à avoir des suffrages et du soutien populaire doit travailler. L’icône nationale Didier Drogba est en train de l’apprendre à ses dépens. Le serial killer de l’équipe nationale veut diriger la fédération ivoirienne de football sans avoir mouillé le maillot auprès des dirigeants de clubs et des groupements d’intérêt. Il a royalement ignoré les électeurs et le terrain pour se focaliser sur les réseaux sociaux et ses influenceurs qui malheureusement, ne votent pas à la Fif. Dormant sur ses lauriers glanés sur les stades d’Afrique et d’Europe, il croyait que c’était suffisant pour prendre le contrôle de la Fif. Même sa propre association, celle des anciens footballeurs où il est vice-président, refuse de l’accompagner dans son projet pour le renouveau du foot ivoirien. Hélas !

En face de lui, ses adversaires  Sory Diabaté et Idriss Diallo, à un degré moindre, ont pris le temps de quadriller le territoire national. Ils ont mûri leur projet, patiemment et obstinément pour conquérir le cœur des électeurs. Sory Diabaté, lui, donne une véritable leçon d’humilité aux Ivoiriens. A l’ombre de l’ancien président Jacques Anouma et de son successeur Sidy Diallo. Il a fourbi ses armes.  De tous les candidats, il est celui qui peut coller un nom à chaque visage de président de club. Il est resté constant et focus sur ses objectifs. Vu que seul le travail paye, ce serait un véritable cataclysme qu’il perde les élections au soir du 5 septembre. Sory n’a jamais rien boycotté. Sory est, assurément pour le football, ce qu’est le Rhdp pour la politique ivoirienne. A son image, le Rhdp a toujours encouragé l’inclusivité et non le boycott, ainsi que la participation de toutes les parties à l’expression démocratique. Un premier enrôlement des électeurs a été fait à la veille des élections de 2015. Un second a été fait au lendemain de la réélection du président Ouattara en 2015. Ces deux enrôlements boycottés par l’opposition représentative ont permis d’ajouter 800.000 électeurs à la liste électorale. Il y a quelques semaines, un dernier enrôlement des électeurs a eu lieu. L’opposition a lancé un appel au boycott avant de se raviser pendant que, tranquillement le Rhdp faisait enrôler ses militants et sympathisants. Mieux, tous les cadres du Rhdp, ministres, présidents des conseils d’administration et directeurs généraux  ont parcouru les hameaux et villages pour aider leurs militants à établir leurs certificats de nationalité afin de s’inscrire sur les listes. Pendant ce temps, leurs adversaires de l’opposition, assis à Abidjan dans les rédactions des journaux et devant les claviers de leurs ordinateurs appelaient leurs militants à aller se faire enrôler sans aucun accompagnement administratif et aucune assistance financière. Dans le septentrion ivoirien, toutes les sections des autres partis politiques ont abandonné le terrain. La nature ayant horreur du vide, la place a bien été occupée par le parti d’Alassane Ouattara qui n’entend pas faire de quartier à ses adversaires. Quand la liste électorale sera publiée dans quelques jours, on verra l’opposition crier à la fraude conformément à ses habitudes. Cette mayonnaise ne peut plus prendre parce que les temps ont changé, tout comme le pouvoir exécutif.  Ce disque est rayé. Les appels à auditer les listes électorales peuvent se faire mais ça ne changera rien. Ceux qui ont essaimé le terrain et parcouru des centaines de km pour séduire les électeurs vont forcément être récompensés. Comme Sory Diabaté à la Fif, il n’y a pas de raison que le Rhdp ne  récolte pas le fruit de son dur labeur au soir du 31 octobre.

M.T

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