Présidentielle 2020: Après le rejet de sa candidature, Alikari Méïté prévient '' Nous allons à un conflit si...''





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Alikari Méïté , dont la candidature a été rejetée, craint que la présidentielle du 31 octobre en Côte d'Ivoire ne débouche sur une crise post-électorale comme en 2010. 
Dans une déclaration rendue publique  ce dimanche 4 octobre 2020, le candidat recalé Alikari Méïté se dit très inquiet de la tension politique actuelle. "J'ai bien peur que nous allions tout droit vers un conflit comme nous avons connu en 2010 si les élections présidentielles se déroulent dans les conditions actuelles.  Il faut expliquer à M. Ouattara qu’il doit accepter de s’assoir autour d'une table pour discuter, dialoguer, négocier. C'est la seule façon de résoudre cette crise qui se profile  à l'horizon", a recommandé Alikari Méïté.
 "Aujourd'hui nous sommes déjà dans une crise pré-électorale qui est beaucoup plus exacerbée que les tensions pré-électorales de 2010. En 2010 avant l'élection, il n'y avait pas eu des morts. Là, on a déjà une quinzaine de morts, alors vous pouvez imaginer ce que sera l'après 2020 avec les tensions actuelles", a prévenu le natif de Grand-Lahou. 
Pour Alikari Méïte, on assiste au retour des "vieux démons" après l'annonce de la candidature controversée du président Ouattara à un troisième mandat. Car les politiques tirent sur la fibre communautaire, ce qui est dangereux pour la stabilité du pays.
 " Les tensions communautaires démontrent que le problème de la réconciliation reste un chantier inachevé. Car les problèmes communautaires ont  ressurgi. Il faut régler ces problèmes-là. Je crains qu'on ait un dérapage et que les vieux démons ressurgissent", déplore Alikari Méïté.  À l'instar de  toute l'opposition, le candidat indépendant recalé exige une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel, ainsi qu'un audit des listes électorales. À en croire Alikari Méïté, la CEI et le Conseil Constitutionnel actuels ne sont pas crédibles pour organiser le scrutin présidentiel.  "Si on se rend compte qu'on ne peut pas régler les problèmes pour que cette élection soit crédible, apaisée et inclusive, il faut repousser la date. Compte tenu des risques que cette élection fait courir aux Ivoiriens, si on ne peut pas résoudre les problèmes, il faut reporter le scrutin présidentiel", a reclamé le candidat indépendante.
 Selon Alikari Méïté, Alassane Ouattara a perdu toute crédibilité.  "Je ne sais pas pourquoi il (Ouattara) pense qu'en dehors de lui et de feu Amadou Gon Coulibaly  personne d'autre ne peut diriger la Côte d'Ivoire. La tentation (du troisième mandat), je l'ai sentie naitre quand il a fait sauter le verrou de la limitation d'âge de 75 ans. J'ai cru déceler chez le chef de l'État des valeurs. Il avait l'air d'être démocrate, attaché aux libertés, préoccupé par l'avenir de notre pays, d'avoir une vision, d'être soucieux de la justice... Petit à petit, il s'est écarté de ces valeurs. Malheureusement, les dérives ont connu une très grande accélération ces derniers mois", a déploré Alikari Méïté. 

Elu en 2010, réélu en 2015, Alassane Ouattara, 78 ans, avait annoncé en mars qu'il renonçait à briguer un troisième mandat, avant de changer d'avis en août après le décès brusque de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Pourtant La Constitution ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé qu'avec la nouvelle Constitution de 2016, le compteur des mandats du président du RHDP  a été remis à zéro, ce que conteste farouchement l'opposition.

GZ  avec Sercom

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