Un jeune soudeur en plein exercice de son travail
Dans les quartiers populaires d’Abidjan et de nombreuses villes de l’intérieur du pays, il n’est pas rare d’apercevoir des adolescents, parfois même des enfants, manipulant chalumeaux et électrodes dans des ateliers de soudure. Ces jeunes, souvent issus de familles modestes, embrassent ce métier très tôt, poussés par la nécessité de subvenir à leurs besoins ou d’apprendre un savoir-faire pour l’avenir.
Pour certains, la soudure représente une passion transmise de génération en génération. Pour d’autres, c’est une voie imposée par les réalités économiques des parents. C’est le cas de Yaya, 14 ans, que nous avons rencontré le jeudi 13 février 2025, dans le quartier 3 Ampoules de Koumassi. Il a quitté l’école en classe de CM2, faute de moyens pour poursuivre ses études. « Mon père est soudeur, alors il m’a appris le travail. Aujourd’hui, je peux souder des portails et des chaises en fer. Avec ce métier, je peux gagner un peu d’argent pour aider ma famille », raconte-t-il, avec un masque de protection mal ajusté sur le visage.
Comme lui, de nombreux jeunes, souvent âgés de 12 à 17 ans, passent leurs journées dans des ateliers de soudure, exposés à des risques importants. Entre les étincelles brûlantes et l’absence d’équipements de sécurité adaptés, les dangers sont omniprésents.
« Des conditions de travail difficiles et risquées »
Travailler dans la soudure à un âge précoce expose ces jeunes à divers dangers. « Les brûlures et les problèmes respiratoires sont fréquents », explique Moussa, un maître soudeur qui forme des apprentis depuis plus de dix ans. « La plupart commencent sans gants, sans lunettes de protection. Parfois, ils ne réalisent pas à quel point cela peut être dangereux », a-t-il souligné.
Pour de nombreux acteurs du secteur, il est urgent de mieux encadrer ces jeunes travailleurs en imposant des normes de sécurité et en favorisant leur accès à une formation diplômante. « Ils ont du talent et de la volonté. Si on leur donne les bons outils, ils pourront non seulement se protéger, mais aussi exercer ce métier avec plus de professionnalisme », indique Moussa.
Si la soudure représente une opportunité pour ces adolescents, elle ne doit pas être synonyme de précarité et de mise en danger. Un meilleur accompagnement, et un renforcement des normes de protection pourraient leur offrir un avenir plus prometteur. En attendant, ces jeunes continuent de travailler, dans l’espoir d’un lendemain meilleur
EA
Donnez votre avis