PDCI-RDA : Que dit réellement l’article 41 des statuts ?
Tidjane Thiam sera devant le tribunal le 27 février 2025
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Le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, est convoqué à comparaître le 27 février 2025 à 8 heures, devant la présidente du tribunal de première instance d’Abidjan ou le juge délégué. Cette convocation fait suite à la plainte de quatre secrétaires de section qui reprochent à ce dernier d’avoir violé l’alinéa 1 de l’article 41 des statuts du parti, lequel stipule que : « Le candidat à la présidence du PDCI-RDA doit être Ivoirien ». Selon ces plaignants, le premier responsable du vieux parti, ayant annoncé le 7 février 2025 qu’il avait entamé une procédure de renonciation à sa nationalité française, se trouve dans l’incertitude quant à la nationalité qu’il a utilisée, les 22 et 23 décembre 2024, pour briguer le poste de président de cette formation politique. Mais que dit réellement l’article 41 des statuts du PDCI-RDA ?
L’article 41, qui établit les critères de candidature, précise que le candidat à la présidence du PDCI-RDA doit : être Ivoirien, être de bonne moralité, jouir de ses droits civiques et politiques, être âgé de 40 ans au moins, être à jour de ses cotisations, avoir été membre du bureau politique pendant au moins 10 ans, et s’acquitter d’une contribution au financement du congrès, dont le montant est fixé par le bureau politique. Sur tous ces critères, il n’y a pas de problème ; c’est sur l’alinéa 1 que Thiam est convoqué devant la justice. Les requérants justifient leur action par le fait que « l’emploi du verbe "doit” en lieu et place de "peut” sonne comme une contrainte irréfragable, sans possibilité d’alternative ». Cependant, en y regardant de plus près, peut-on réellement interpréter les choses de cette manière ? Le verbe « devoir » crée une obligation d’être Ivoirien, mais il ne précise nullement qu’il faut l’être de manière exclusive ou qu’il est interdit d’avoir une double nationalité.
La question qui devrait donc se poser est de savoir si Thiam a utilisé des documents français pour briguer la présidence du PDCI-RDA. C’est là le véritable problème. Mais, à ce stade, les requérants eux-mêmes ne sont pas formels, comme s’ils l’ignorent. En réalité, ils tentent d’interpréter l’article 41 d’une manière qu’il ne permet pas.
De plus, le vieux parti est composé de sages qui veillent au respect des textes. Selon Thiam lui-même, les hauts responsables avaient déjà soulevé la question de sa double nationalité. Il leur aurait promis de renoncer à la nationalité française. D’ailleurs, il a déjà engagé la procédure de renonciation.
Enfin, si Thiam était exclusivement français, il ne serait pas inscrit sur la liste électorale. En effet, pour y être inscrit, il est nécessaire de fournir des documents ivoiriens. C’est donc ce qu’il a certainement fait pour se retrouver sur une liste qui ne contient que des Ivoiriens. Il convient également de rappeler que le président du PDCI-RDA est détenteur d’un passeport ivoirien.
Avec tous ces éléments, peut-on raisonnablement penser que Thiam pourrait fournir des documents autres qu'ivoiriens pour briguer la présidence du PDCI-RDA ? Cela semble impensable. Mais, pour l’instant, tout cela reste de la spéculation. Le 27 février 2025, la vérité sera probablement révélée. Comme le titre de cette célèbre émission française « ça va se savoir ».
Modeste KONE
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