Le Ramadan à Abidjan, une aubaine pour le commerce

Gael Zozoro

5 mars 2025, 07:15

Le Ramadan à Abidjan, une aubaine pour le commerce

Pour ce commerçant, le mois de Ramadan représente un moment clé pour son activité.

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Le mois sacré du Ramadan suit son cours, rythmé par le jeûne, la prière et un fort esprit de cohésion communautaire. Mais au-delà de l’aspect spirituel, cette période est aussi synonyme de boom commercial pour de nombreux vendeurs à Abidjan. Aux abords des mosquées et sur les marchés de la capitale, l’activité commerciale s’intensifie avec la vente d’articles religieux tels que le Coran, les chapelets, les boubous et divers accessoires prisés par les fidèles.

Samedi 1ᵉʳ mars 2025, nous sommes à la grande mosquée d’Adjamé, réputée pour être un centre névralgique du commerce de boubous, aussi bien en gros qu’au détail. Ici, Sita Ouattara, une veuve de 50 ans, gère son étal depuis plusieurs années. Pour elle, le Ramadan est une période particulièrement prospère. « Ce mois est une bénédiction pour moi. Il me permet d’écouler un grand nombre de boubous. À la veille du jeûne, j’ai vendu plus de 500 pièces, ce qui m’a rapporté un bon bénéfice », confie-t-elle avec satisfaction.

Le marché du Ramadan ne se limite pas aux vêtements

Les vendeurs de dattes, de fruits secs, de lait caillé et d’autres denrées indispensables à la rupture du jeûne connaissent également une affluence accrue. Certains commerçants affirment même que cette période leur permet de réaliser en quelques semaines un chiffre d’affaires équivalent à plusieurs mois d’activité. « Pendant le Ramadan, ça marche bien plus que d’autres mois. Ici, je peux facilement vendre pour plus de 20 000 francs CFA par jour », se réjouit el hadj Seydou Soumahoro, vendeur de dattes installé devant le marché aux poulets de Koumassi.

Les articles religieux aussi prisés

À l’heure des prières, les rues d’Abidjan se remplissent de fidèles se rendant en groupe à la mosquée pour la prière collective. Un moment privilégié pour les commerçants d’articles religieux. Près de la grande mosquée de Koumassi, se trouve Drissa Touré, prédicateur et vétéran du commerce d’articles culturels musulmans. Dans sa boutique, il propose des Corans, des chapelets, des tapis et des nattes de prière. Pour lui, le Ramadan est une période clé qui stimule fortement son activité. « Comme chaque année, plusieurs clients viennent acheter le Saint Coran, des chapelets et des nattes de prière. Nous pratiquons des prix abordables afin que chacun puisse se procurer ces articles sacrés. Al hamdoulillahy, tout va bien pour le moment, et j’espère que mes stocks seront épuisés avant la fin du mois », explique-t-il, confiant.

Le Ramadan est, pour nombre de commerçants, une occasion idéale de toucher un large public tout en respectant l’esprit du mois sacré, en proposant des prix accessibles. Les clients, quant à eux, apprécient de pouvoir s’approvisionner dans une ambiance marquée par la solidarité et le partage, renforçant ainsi les liens communautaires qui caractérisent cette période.