Réunis ce jeudi 6 mars à la gare lagunaire de Treichville, les responsables de la Société de Transport Lagunaire (STL) ont tenu une conférence de presse pour apporter des précisions sur l’affaire judiciaire qui l’oppose à la Société Civile Immobilière (SCI) OCEANOR, dirigée par Madame Martine Coffi-Studer.
La conférence a été animée par Maître Bédi D. Parfait, avocat-conseil de la STL, en présence de Madame Marie Odile Kassi, présidente du Conseil d’administration de l’entreprise.
Une version des faits contestée
Cette conférence intervient après la publication, le 4 mars 2025, d’un article sur le site Africa Intelligence, intitulé : « Côte d’Ivoire, SNEDAI condamné à payer 9,5 millions d’euros à Martine Coffi-Studer ». Selon cet article, le Président de l’Assemblée nationale, Monsieur Adama Bictogo, aurait été condamné par la justice à verser cette somme à Madame Coffi-Studer en raison d’une expropriation illégale liée à la construction d’une gare lagunaire sur un terrain situé à Treichville.
Des accusations que Maître Bédi D. Parfait a qualifiées de "contre-vérités inacceptables".
Un projet encadré par l’État
Selon les précisions apportées par la STL, l’occupation du site par la société de transport est légale et résulte d’une convention de concession signée avec l’État de Côte d’Ivoire en 2015.
Ce projet, qui vise à développer le réseau de transport lagunaire, a été validé par plusieurs actes administratifs : il s'agit du Décret présidentiel n°2016-230 du 20 avril 2016, qui définit le périmètre concédé, de l'Arrêté ministériel n°152 du 16 juin 2016, qui accorde à la STL une concession provisoire avec promesse de bail emphytéotique, et du Permis de construire accordé par l’État le 19 février 2018.
"Toutes les infrastructures ont été réalisées en parfaite conformité avec les actes administratifs accordés par les autorités compétentes", a insisté Maître Bédi D. Parfait.
Un jugement contesté par la STL
La STL reconnaît qu’une décision de justice a été rendue le 27 février 2025 par le Tribunal du Commerce d’Abidjan, condamnant l’entreprise à verser 2 milliards de FCFA (et non 9,5 millions d’euros) à la SCI OCEANOR.
Cependant, la société attend encore la signification officielle de cette décision afin de pouvoir exercer son droit d’appel.
Des accusations contre Adama Bictogo jugées infondées
L’un des points les plus sensibles de cette affaire concerne le lien supposé entre Monsieur Adama Bictogo et la condamnation. Pour Maître Bédi D. Parfait, cette affirmation relève de la désinformation :
"Monsieur Adama Bictogo n'est pas partie à cette procédure. Il ne peut donc pas être condamné dans ce dossier. La STL est une société distincte du groupe SNEDAI et agit dans un cadre légal bien défini."
De plus, l’avocat a rejeté les allégations selon lesquelles des relevés topographiques frauduleux auraient été utilisés pour obtenir la concession du terrain.
"Toutes les démarches ont été réalisées par les services compétents du ministère des Transports et de la Direction Générale des Affaires Maritimes. Il est absurde de prétendre que Monsieur Bictogo aurait personnellement falsifié des documents."
Appel à la responsabilité des médias
Pour conclure, la STL a tenu à exprimer sa confiance en la justice ivoirienne et a dénoncé la propagation d’informations erronées.
L’entreprise a invité les médias à vérifier leurs sources avant de publier des informations susceptibles de nuire à sa réputation.
La STL assure qu’elle usera de toutes les voies légales pour rétablir la vérité et protéger ses intérêts dans ce dossier.
EA
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