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Les Européens s’agitent, je les comprends
Hier, 23:37

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Ne cherchons pas midi à quatorze heures. L’agitation frénétique qui s’est emparée depuis peu de certains chefs d’Etat européens trouve son fondement dans la position radicale qu’ils ont prise dans la guerre russo-ukrainienne. Au moment où ils se positionnaient derrière Volodymyr Zelensky et son pays, ils étaient, tous, sous le parapluie atomique des Etats-Unis. Ils n’avaient aucune crainte pour leur vie. Ils pouvaient donc prendre contre la Russie de Vladimir Poutine, toutes les sanctions inimaginables du monde. Il fallait, à tout prix, faire plier cette Russie incontrôlable, trop indépendante et trop encline à brandir les valeurs familiales.

Voilà qu’avec l’élection de Donald Trump que tous ces chefs d’Etat redoutaient, la Maison Blanche décide, comme annoncé et répété pendant la campagne électorale par son nouvel occupant, de mettre fin à la tuerie de millions de jeunes et de femmes dans ce conflit qui n’aurait jamais dû commencer. Trump veut la paix, rien que la paix. L’Europe veut la guerre, rien que la guerre. Sauf que ceux qui poussent Zelensky à continuer la guerre, depuis le Royaume-Uni jusqu’à la France en passant par l’Allemagne, ne veulent pas de guerre chez eux. Ils la préfèrent sur les terres rares de Zelensky. La guerre par procuration.

Devant leur intransigeance à refouler la paix, pourtant nécessaire dans cette région de l’Europe de l’Est, le nouveau président américain prend les taureaux par les cornes. Il engage des discussions avec la Russie qui l’écoute d’une bonne oreille. Trump est heureux de voir que sa proposition de mettre fin à cette guerre en 24 heures peut tenir. Il fonce et met les bouchées double. L’Europe n’est pas contente et entre dans une folle agitation. Trump brandit la menace de mettre l’OTAN en sommeil. Le Républicain invite clairement les Européens à chercher dès maintenant à assurer leur propre sécurité au lieu de compter sur l’Amérique.

Il est vrai que ce n’est pas la première fois que cette menace est entendue de la bouche de l’homme d’affaires, mais cette fois, les concernés la prennent au sérieux. Parce qu’au même moment où cette intention est agitée, l’Amérique se rapproche de la Russie. Une ligne rouge qui, pour les Européens, vient d’être franchie. C’est donc au pas de course que, réveillés brutalement, ils vont de réunion en réunion, à la recherche d’une certaine unité qui leur permettrait de rassembler tous les instruments de coopération militaire. L’exercice n’est pas des plus aisés, avouons-le. Entre passion, fougue, déchaînement, lenteur, hésitation et refus catégorique, les Européens ont du mal à trouver la bonne mesure. Et c’est peu dire.

La peur de voir la super-puissance, l’éternel protecteur s’en aller est grande et pousse parfois à des excès. Comme chez le président français qui, pour bien des observateurs, pousse le bouchon trop loin dans le choix des mots pour qualifier Poutine et la Russie. Tout comme son rappel de l’arme nucléaire que détient son pays. Parce que pour lui, la Russie est une menace pour l’Europe qui doit, si elle veut vivre en paix, mettre sur pied ici et maintenant, la fameuse idée de l’Europe de la défense, un serpent de mer.

Macron n’a pas tout à fait tort. Quand on a compté pendant longtemps sur quelqu’un à qui on a confié sa protection, sa sécurité et que ce dernier vient à disparaître du jour au lendemain, on se retrouve comme une maison sans porte. La crainte devient plus grande quand, pendant tout ce temps où l’on comptait sur le grand protecteur, on a eu à provoquer et à défier un autre grand. Il y a de quoi prendre peur et s’agiter comme un pou vexé. La crainte du retour du bâton.

Mais entre nous. La Russie fait-elle aussi peur que ça ? Les Européens ne sont-ils pas en train de cacher leurs défaillances derrière la menace que représenterait le pays de Poutine qui ne demande qu’une chose aux Atlantistes ? Que l’Ukraine reste dans sa position acquise dans l’histoire des relations internationales. A savoir, rester neutre pour ne pas servir de tremplin à une guerre nucléaire qui en finirait avec le monde.

 

Abdoulaye Villard Sanogo

 

 

 


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