Annexe fiscale 2024-2025 : les transporteurs s'opposent à une augmentation du prix du transport
Le gouvernement va-t-il laisser mourir ces grandes entreprises de transport ?
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L'Association patronale des entreprises de transport terrestre de Côte d'Ivoire (APETT-CI) s'oppose fermement à une quelconque augmentation de 18 % du prix du transport tel qu'exigé par l'annexe fiscale 2024-2025. C'est ce qui ressort du conclave auquel les chefs d'entreprise de transport ont participé du 6 au 9 mars 2025, au siège de l’Association sis à Abobo Plateau Dokui.
Cette annexe fiscale impose aux entreprises de transport réalisant un chiffre d'affaires supérieur ou égal à 200 millions de FCFA d'appliquer une Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) de 18 % sur l'ensemble de leurs prestations, rappelle-t-on.
La TVA étant un impôt supporté par le consommateur final, il va de soi que le coût du transport d'un point A à un point B devrait connaître une hausse de 18 %, une marge que devrait supporter le client.
« Les membres présents ont exprimé une forte opposition à cette mesure, qu'ils considèrent comme une menace pour la viabilité financière des entreprises et la stabilité du secteur des transports », indiquent les conclusions de ces assises, dénonçant une décision prise sans consultation préalable des acteurs du secteur. Pire encore, des taxations d'office ont été imposées malgré l'absence de collecte de la taxe, en raison de discussions en cours sur son impact potentiel sur le coût de la vie.
Les transporteurs soulignent l'impact financier que l'application de cette mesure pourrait avoir sur leurs entreprises, avec la hausse des charges qui fragilisent déjà leur situation financière, notamment en raison de l'application du SMIG, des salaires, des pénalités et de la hausse du carburant.
L'introduction de la TVA à 18 % risquerait d'aggraver la précarité financière des entreprises, d'augmenter les tarifs pour les usagers et de diminuer la compétitivité de leurs entreprises sur le marché, expliquent-ils.
Pour les membres de cette association, cette mesure, qui vise principalement les entreprises ayant un chiffre d'affaires annuel supérieur ou égal à 200 millions de FCFA et exempte celles dont le chiffre d'affaires est inférieur, est « discriminatoire » et crée une distorsion de la concurrence dans le secteur.
L'APETT-CI demande officiellement « l'annulation de la mesure fiscale relative à la TVA » et se dit ouverte à un dialogue constructif avec les autorités compétentes pour élaborer des solutions durables.
Toutefois, ces chefs d'entreprises envisagent la suspension des activités de transport de personnes et de biens en cas de non-respect à leurs préoccupations.
Lambert KOUAME
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