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Interdiction des gbakas d'entrer à Adjamé : une affaire de gros sous en filigrane
Aujourd'hui, 11:25

Au-delà du problème du désordre urbain, c'est sa part dans l'argent des cartes de stationnement que réclame Farikou Soumahoro

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Les faiseurs de Zouglou (musique urbaine ivoirienne) l'ont bien résumé : "coupeur de tête n'aime pas qu'on passe derrière lui avec une machette." Cet adage, le maire d'Adjamé, Farikou Soumahoro, l'a fait sien. Profitant de l'affaire d'interdiction faite aux mini-cars communément appelés Gbakas, il a fait savoir que sur les 15 000 gbakas qui traversent ou transitent par sa commune, aucun n'est exempté de payer les cartes de stationnement au district autonome d'Abidjan. Il a également dénoncé le fait que rien, de ce pactole encaissé, n'est reversé à sa municipalité.

Ces propos du maire d'Adjamé, qui arrivent d'ailleurs comme un cheveu sur la soupe dans ce débat, montrent clairement qu'il y a derrière cette décision du district d'Abidjan, que Farikou Soumahoro dit avoir appelée de tous ses vœux, un malaise. Sinon, comment comprendre que le premier magistrat de la commune d'Adjamé soulève cette question au moment où lui-même salue cette mesure du district ? D'autant plus que, dans d'autres dossiers, on a vu le gouverneur Cissé Ibrahim Bacongo et le député-maire Soumahoro main dans la main. On se souvient du dossier de délocalisation du parc à bétail de Port-Bouët vers ce même site de l'ancienne casse, sans oublier le conflit qui l'opposait à un opérateur immobilier d'origine libanaise, dont le terrain est finalement resté entre les mains de l'homme fort d'Adjamé. Souvenons-nous également du bras de fer entre l'opérateur chargé de la construction du nouveau marché Gouro et lui.

Au total, le maire Farikou Soumahoro est celui qui n'hésite pas à descendre dans l'arène quand, comme il ne manque pas d'occasion de le dire, il s'agit des intérêts de ses administrés. Qu'il dénonce le fait que rien ne lui soit reversé dans l'encaissement des cartes de stationnement semble donc logique. Mais cela démontre également le malaise derrière cette décision concernant les gbakas. C'est en réalité une affaire de gros sous.

 

Modeste KONÉ

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