Cissé Bacongo n'a pas été inspiré en interdisant la circulation des gbakas dans la commune d’Adjamé
Le district autonome d'Abidjan, dirigé par le gouverneur Cissé Bacongo, a pris la décision, au début de ce mois de mars 2025, d'interdire la circulation des minicars Gbakas à l'intérieur de la commune d'Adjamé. Cette mesure a été fortement applaudie par le premier magistrat de ladite commune, Soumahoro Farikou, qui affirme avoir longtemps souhaité cette disposition.
Désormais, tous les Gbakas provenant des autres communes devront avoir pour terminus et station l'ancienne casse d'Abobo, située à la périphérie d'Adjamé. En y regardant de plus près, il est clair que ces décideurs n'ont pas étudié tous les paramètres d'une telle décision avant de la prendre, et cela pour plusieurs raisons.
Comme mentionné précédemment, l'ancienne casse est située à la périphérie d'Adjamé. Ainsi, à l'entrée de cette commune en venant de Yopougon par l'autoroute du Nord, ou par Abobo et Anyama en empruntant la voie principale qui passe devant l'université d'Abobo-Adjamé, l'usager qui descend là n'a aucun autre moyen d'accéder à l'intérieur de la commune. Ni au Forum (l'un des plus grands marchés du district d'Abidjan), ni à l'ancienne gare où se trouvent la plupart des compagnies de transport desservant l'intérieur du pays et même l'international, ni vers les quartiers résidentiels.
Deux solutions se présentent donc à l'usager : marcher ou prendre un taxi compteur (Orange ou VTC). Avec cette dernière option, le coût est plus élevé. En marchant, il faut également craindre l'insécurité. Concernant justement l'insécurité, n'ayons pas peur de le dire, Adjamé est l'une des communes ayant l'un des taux d'insécurité les plus élevés du district d'Abidjan, notamment en raison de la présence de nombreuses gares routières qui favorise le phénomène.
Si les populations doivent parcourir de longues distances à pied au milieu de malfrats à l'affût, cela posera assurément un problème de sécurité. D'autant plus que certains Gbakas ont décidé de décharger leur contenu dans des zones criminogènes telles qu'en bas du pont d'Agban, en bas du pont des 220 logements ou encore sous le pont de la casse.
Ce sont tous ces aspects que ces décideurs auraient dû analyser avant de prendre une telle décision, qui, au final, est devenue impopulaire. Les critiques sont légion, toutes aussi acerbes les unes que les autres. Cela prouve que Cissé Bacongo et Soumahoro Farikou sont complètement coupés des réalités vécues par les populations.
Modeste KONÉ
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