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« Il y en a qui pensent que, parce qu’ils sont politiciens, parce qu’ils ont créé un parti politique, ils se sont donnés un titre foncier sur la Côte d’Ivoire», Cheick Aïma Ousmane Diakité (président du COSIM)
17 avr. 2025, 09:40

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Lors de la rencontre de Ibrahime Coulibaly-Kuibiert avec les religieux le 16 avril 2025, le président du COSIM a dénoncé la politisation de la CEI, rappelant que la Côte d’Ivoire appartient à tous ses fils et filles.

Ci-dessous, la déclaration du président du COSIM à la réunion de la CEI avec les religieux

« Je voudrais dire deux choses. La première, c’est en regardant comment nous fonctionnons quelquefois… Comment peut-on dire qu’on va mettre en place une Commission électorale indépendante, tout en imposant que les représentants de partis politiques soient membres de cette commission, alors qu’un parti politique est, par essence et par excellence, partisan ? Comment peut-on faire cela dans un pays ? Je voudrais interpeller la conscience des Ivoiriens. Comment peut-on faire ça ? C’est une question que je pose.

Et la deuxième chose que je voudrais dire, c’est que ceux qui font cela, ce sont les politiciens. Il y en a qui pensent que, parce qu’ils sont politiciens, parce qu’ils ont créé un parti politique, ils se sont donnés un titre foncier sur la Côte d’Ivoire. Mais la Côte d’Ivoire, ce n’est pas pour les politiciens seulement. La Côte d’Ivoire, c’est nous tous. Nous nous sommes empêtrés dans un péché originel : une Commission électorale dite indépendante, composée de représentants de partis politiques qui, par définition, ne peuvent être que partisans. Comment voulez-vous que cela fonctionne normalement ?

Moi, je suis un ancien de la CEI. J’y ai siégé pendant cinq ou six ans, à peu près. Malgré les défauts que j’ai soulignés tout à l’heure – c’est-à-dire ce péché originel –, j’ai vu la CEI fonctionner de l’intérieur. J’ai vu que beaucoup, parmi ceux qui y étaient, ont respecté leur serment. Même en étant représentants de partis politiques, ils ont essayé, au maximum, d’être justes. Moi, j’ai vécu cela. Nous avons organisé trois élections.

Mais ce sont ces contradictions et ces sentiments de certains politiciens, de certains leaders politiques, qui pensent que la Côte d’Ivoire leur appartient, qui nous mènent à l’impasse. Quand ils veulent que ce soit blanc, il faut que ce soit blanc. Quand ils veulent que ce soit rouge, il faut que ce soit rouge. Ce n’est pas juste. Voilà à quoi cela nous mène.

Il faut que l’on discute, que l’on prenne les bonnes décisions. Au Sénégal, à côté, c’est le ministère de l’Intérieur qui organise les élections depuis toujours. Et les Sénégalais ne s’en plaignent pas trop. Ici, c’était aussi le ministère de l’Intérieur. Mais on a dit : il faut que ce soit indépendant. Puis, on s’y est inséré, pour en faire une structure partisane. Ce sont ces contradictions qui nous empêchent de fonctionner normalement. C’est la raison pour laquelle il y a des crises à répétition. Quand les élections approchent, on fait des calculs, et on pense pouvoir imposer un changement immédiat. Je dis non !

La Côte d’Ivoire, ce n’est pas pour les politiciens seulement. Ce sont des leaders, oui, mais ce sont surtout des envoyés du peuple. Ils ne peuvent pas se mettre à la place de ceux qui les ont envoyés.

Je voudrais terminer en disant que, pour la population ivoirienne, il existe une ligne rouge. Cette ligne rouge, c’est la violence. Quoi qu’il arrive, qu’ils (les politiciens) discutent. Mais nous ne voulons pas de violence en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens sont fatigués. Tout ce qui se passe aujourd’hui s’est déjà produit dans notre histoire récente. Discutez comme vous voulez, organisez des élections, mais pas de violence. Nous n’allons pas brûler le peu que nous avons construit. Pas de violence !

C’est pourquoi je dis, personnellement, que chaque Ivoirien doit être un promoteur de la sécurité, mais aussi un gardien de la sécurité.

Le Saint Coran nous dit : « Craignez la fitna », c’est-à-dire la calamité, la chute. Car quand un malheur survient, il frappe tout le monde : que tu sois au courant ou pas, que tu aies raison ou tort, que tu sois présent ou absent, le malheur nous frappe tous.

Alors, nous ne devons pas rester immobiles, comme des moutons, en attendant que le malheur nous tombe dessus. C’est pourquoi j’exhorte les Ivoiriens, nos concitoyens, à être des promoteurs et des gardiens de la paix, de la sécurité et de la stabilité de ce pays.

Que Dieu vous bénisse abondamment. »

 

 
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