Vous consultez la nouvelle version du site. Pour accéder à l'ancienne version, cliquez ici.
Flash info
Crise pré-électorale en Côte d’Ivoire : Le mouvement « Trop c’est Trop » et le rapprochement PPA-CI – PDCI-RDA comme riposte politique
Aujourd'hui, 08:19

Le PPA-CI compte aller jusqu’au bout pour la candidature de Laurent Gbagbo

Ecoutez cet article en audio

Lire
Continuer
Pause
Arrêter
Animant sa traditionnelle rencontre hebdomadaire, dénommée, « la tribune du PPA-CI », jeudi 3 juin 2025, Justin Koné Katinan, président du Conseil stratégie et politique du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a présenté le mouvement « trop, c’est trop » et le rapprochement PPA-CI avec le PDCI-RDA comme une réponse de l’opposition à la crise pré-électorale.  

Le 19 juin 2025, sous la présidence de Laurent Gbagbo, le PPA-CI et le PDCI-RDA ont officialisé une déclaration commune et lancé le mouvement « Trop c’est Trop ». Ce dernier, initié par l’ancien chef de l’État, se veut une plateforme citoyenne et républicaine contre une éventuelle candidature pour un quatrième mandat du président sortant ou tout autre subterfuge électoral perçu comme un passage en force.

Pour Justin Koné Katinan, cette initiative répond à une urgence démocratique. Il accuse le RHDP, au pouvoir, de vouloir conserver le pouvoir « par la force et la manipulation des institutions », notamment à travers l’usage des forces de sécurité, d’une justice qu’il juge inféodée, et d’une Commission électorale indépendante (CEI) décrite comme « organe de propagande du régime ».

Le mouvement « Trop c’est Trop » se veut inclusif. Il rassemble toutes les victimes de la gouvernance RHDP depuis 2011 : personnes radiées de la fonction publique, déguerpies sans compensation, opprimés fiscaux, exclus du développement ou encore syndicalistes réduits au silence. Pour le PPA-CI, il est temps de rompre avec une décennie de gouvernance qualifiée d’ « inhumaine » du RHDP

Quant au front commun pour des élections transparentes et inclusives, il tourne autour de cinq revendications principales :

La réinscription sur la liste électorale de figures politiques majeures, dont Laurent Gbagbo, Tidiane Thiam, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro ;

La relance du recensement électoral pour 2025 conformément au code électoral ;

Un audit indépendant de la liste électorale ;

Une réforme en profondeur de la CEI pour garantir son indépendance ;

L’ouverture d’un dialogue politique national incluant l’ensemble des forces vives.

Des propositions qui traduisent, selon Koné Katinan, la volonté de l’opposition d’éviter une élection « verrouillée », entachée d’exclusions, et d’assurer des conditions de compétition équitables.

Pour le PPA-CI la candidature de Laurent Gbagbo est « non négociable ». Selon Justin Koné Katinan, aucune décision, y compris celle de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), ne saurait légitimer son exclusion, tant que la première décision de cette même juridiction – ordonnant son inscription sur la liste électorale – n’a jamais été appliquée.

En outre, le parti estime que la loi de finances 2025, en annulant les effets budgétaires de l’ordonnance 2011-007, invalide de facto les chefs d’accusation ayant conduit à la condamnation de Gbagbo. Selon le PPA-CI, cela démontre le caractère purement politique du dossier.

En s’opposant à un quatrième mandat, mais aussi à toute élection biaisée, le PPA-CI entend incarner l’aspiration populaire à une véritable alternance démocratique. Pour Katinan, le combat dépasse la figure de Laurent Gbagbo : « Il s’agit de préserver la dignité d’un peuple meurtri et de rétablir la vertu dans la vie publique. »

Le PPA-CI continue de se préparer pour les étapes clés du processus électoral, notamment les parrainages. Pour ses dirigeants, rien ne doit faire obstacle à la candidature de Gbagbo, pas même les manœuvres institutionnelles.

À travers le double lancement du mouvement « Trop c’est Trop » et du front commun avec le PDCI-RDA, l’opposition ivoirienne montre qu’elle entend ne pas rester passive face aux risques d’un processus électoral biaisé. La bataille engagée se veut juridique, politique, mais surtout citoyenne, dans l’objectif d’une alternance démocratique pacifique en 2025.

Lambert KOUAME

Donnez votre avis