Daniel Israël Kouassi dit ne pas vouloir se faire complice d'un processus électoral biaisé
Lors d’une conférence de presse tenue à Abidjan, le président du mouvement Générations conscientes en marche (GCM), Daniel Israël Kouassi, a dressé un tableau sombre du processus électoral en cours en Côte d’Ivoire, à trois mois de la présidentielle. Dans son propos liminaire dont nous avons reçu copie, il estimant que les conditions d’un scrutin libre, juste et inclusif ne sont pas réunies et a donc officiellement annoncé la suspension de sa candidature.
Face aux journalistes, Daniel Israël Kouassi n’a pas mâché ses mots. Il a déploré un processus électoral « tronqué » et « fermé », évoquant l’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition de la liste électorale définitive publiée par la Commission électorale indépendante (CEI).
« Cette situation discrédite totalement une élection présidentielle attendue non seulement par les Ivoiriens, mais également par la communauté internationale », a-t-il déclaré, en appelant le président Alassane Ouattara à faire preuve de grandeur en usant de son autorité politique pour rétablir ces leaders dans leurs droits civiques. Il a notamment rappelé le précédent de l’accord de Pretoria qui avait permis à M. Ouattara d’être candidat malgré un avis contraire du Conseil constitutionnel en 2005.
Une CEI pointée du doigt
Daniel Israël Kouassi s’en est également pris à la Commission électorale indépendante (CEI) qu’il accuse de faire la « sourde oreille » concernant la révision de la liste électorale. Alors que 27,5 milliards FCFA ont été alloués à cet effet, la CEI aurait, selon lui, reporté l’opération à après la présidentielle d’octobre. Une décision qu’il qualifie d’« absurde » et de « sabotage électoral » : « c’est comme demander à un candidat au baccalauréat d’étudier après l’examen. »
Le leader de GCM a également fustigé l’appel du RHDP, le parti présidentiel, à un nouveau mandat du président Ouattara. Il a rappelé que la Constitution ivoirienne de 2016 n’autorise que deux mandats présidentiels, et a mis en garde contre une « dérive antidémocratique » : « Un quatrième mandat n’est ni opportun, ni légal. »
Pour Daniel Israël Kouassi, la Côte d’Ivoire traverse une crise profonde. Il évoque des « maillons cassés », une société affaiblie par le favoritisme, le tribalisme, la corruption et l’injustice. Après avoir sillonné le pays avec son mouvement, il dit avoir entendu « les lamentations du peuple » et appelle à une prise de conscience nationale : « Notre pays est malade et il faut que nous nous hâtions à son chevet afin de l’aider dans sa guérison. »
Retrait de sa candidature et engagement militant
Dans ce contexte, le président de GCM a annoncé une décision forte : la suspension de sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Il affirme que sa participation à ce processus ne ferait que cautionner une élection biaisée. « Cette élection ne présente aucun signe d’une compétition démocratique saine », dénonce-t-il.
Daniel Israël Kouassi a également annoncé l’adhésion de son mouvement au collectif citoyen « Trop, c’est Trop », qu’il qualifie de mouvement républicain. Il entend y défendre « la voix des sans voix » et œuvrer pour une Côte d’Ivoire équitable, libérée des pratiques néfastes.
Modeste KONE
Donnez votre avis