le Président Alassane Ouattara sera assurément le candidat du RHDP à la présidentielle de 2025
Celles et ceux qui espéraient voir enfin une passation du pouvoir d’Etat à la jeune génération ivoirienne vont s’arracher les cheveux. Ils attendront encore longtemps. Selon toutes les sources consultées par pressecotedivoire.ci pour la rédaction de ce papier, il n’y a pas à attendre midi à quatorze heures. Ouattara y va et elles sont formelles.
Un opérateur économique prospère qui connaît les arcanes du pouvoir d’Abidjan raconte combien le président du RHDP tient à cette candidature et ne pense, pour rien au monde, passer la main maintenant. « Ah oui, il va y aller mais surtout, il ne veut rien entendre comme conseil allant dans le sens d’un apaisement. Il ne veut pas entendre parler de Thiam, Gbagbo ou Soro ».
De l’avis de l’homme d’affaires, le président et son entourage ne craignent rien du tout. Ils sont sûrs que les manifestations de protestation contre le 4e mandat ne produiront aucun effet. Du moins sur le long terme. « Ils ne voient pas Gbagbo drainer encore des foules compactes au point de faire changer les choses ». Et si le président du Ppa-CI lance un appel à une manifestation au nom de son parti et du Pdci dont les militants sont devenus plus déterminés aujourd’hui ? Ils répondent, presque en chœur, que l’écho de ce rassemblement n’ira pas plus loin que le bruit d’un pet.
Une femme, juriste et stratégiste bien connue dans le paysage médiatique ivoirien, explique pourquoi le président du RHDP va se présenter pour un 4e mandat. « Le président est obsédé par la tranquillité, la paix sociale dans lesquelles il doit laisser le pouvoir. Il se souvient toujours de ce qui est arrivé après les brusques départs d’Houphouët, Bédié, Guéi et Gbagbo. C’est pour cela qu’il y ira pour bien préparer le terrain et partir sans craintes ».
Assurée que Ouattara gagnera l’élection sans coup férir, elle prophétise : « Vous verrez ce qu’il va faire. Il va se faire entourer d’une équipe dynamique qui va gérer les affaires de l’Etat. Le Premier ministre Beugré Mambé, le vice-président Tiémoko Koné et le président du Directoire du RHDP Kafana Koné seront aux manettes. Le président, lui, s’occupera plus particulièrement du parti et sa cohésion en faisant accepter par tous, nos frères venus du Pdci ».
C’est ce travail qui, selon elle, n’est pas titanesque, que Ouattara s’attèlera à réussir avant de quitter définitivement la scène politique. Pour elle, il ne sera pas question de gagner cette élection et de quitter aussitôt la barque comme le prévoient certains analystes. « Peut-être à un an de la fin de ce mandat, vers 2029, quand il sera sûr que le travail est bien fait. Mais, vous verrez », relativise-t-elle.
Une autre source proche du dossier de candidature du RHDP à la prochaine présidentielle tente de justifier le choix de son parton de passer une croix sur les noms de certains candidats. « Regardez Soro, commence-t-il ! Il n’est même pas prêt. Son parti n’a aucun organe administratif et de gestion. Que peut-il faire ? Il n’est guidé que par la revanche, la guerre. Le Président ne peut pas tolérer un tel comportement. S’il avait écouté ceux qui lui ont parlé de paix, tout serait rentré dans l’ordre aujourd’hui ».
Et Gbagbo qui, depuis son retour au pays, est resté très calme jusqu’à dernièrement quand il a vu que personne ne voulait l’écouter ? « Le président était prêt à faire voter une loi d’amnistie pour Gbagbo. Mais regardez les propos qu’il tient. Il ne s’inscrit pas dans la paix et la tranquillité mais plutôt dans la vengeance comme Soro. C’est pour cela que cette loi d’amnistie n’est plus à l’ordre du jour. Le Président veut la paix. Il veut léguer le pays à des gens qui vont continuer à construire la paix avec tout le monde. Mais il n’a pas l’impression que c’est le cas chez Gbagbo », explique-t-il, quelque peu désabusé.
Au RHDP, rien ne s’oppose plus à l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara. Tidjane Thiam qui, un moment, avait mélangé les plans de Ouattara, « est écarté, vite fait ». Laurent Gbagbo est mis sur le bas-côté de la voie qui mène à l’élection. Blé Goudé est recalé. Guillaume Soro est renvoyé à ses chères études. La voie est libre, totalement dégagée. C’est un boulevard que va prendre Ouattara. A moins que les dieux du ciel et de la terre ne décident autrement. Et avec la tension extrême que va créer cette situation, une étincelle suffit à tout brouiller.
Qu’à cela ne tienne ! Au RHDP, on ne pense plus qu’à une seule chose : choisir la date de l’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara. Les débats qui ont lieu actuellement portent sur deux moments. Le premier est la date de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 7 août prochain. Si cette date n’est pas retenue pour des raisons de calendrier du candidat, « ce sera au plus tard la semaine d’après, c’est-à-dire le 15 août », glisse un connaisseur du dossier.
Voilà qui est dit et bien ou mal dit. Tout bien pesé, la Côte d’Ivoire va connaître très certainement une fin d’année difficile avec cette élection présidentielle qui se profile à l’horizon qui, lui, semble complètement brouillé. Heureusement que le camp présidentiel annonce maîtriser la situation de bout en bout. Pourvu seulement que la stratégie mise en place et cette grande confiance dans le choix du président Ouattara ne tournent pas en eau de boudin.
Abdoulaye Villard Sanogo
Donnez votre avis