Présidentielle 2025 : ce que Gbagbo et Thiam préparent pour contrer Ouattara
Dans l’ombre, la proposition de Don Melo serait en réflexion
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Jacob Ahoua Don Mello, cadre influent du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) et représentant des BRICS pour l’Afrique centrale et occidentale, a adressé une lettre à Laurent Gbagbo, président de son parti. Le contenu de cette lettre qui s’est retrouvée sur les réseaux sociaux a suscité de vives réactions, selon les sensibilités politiques : applaudie chez certains opposants, critiquée ou minimisée chez les partisans du pouvoir.
Dans sa lettre, Don Mello esquisse deux voies possibles pour l’opposition ivoirienne afin de faire face à une éventuelle candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle de 2025 : soit empêcher cette candidature, soit la battre dans les urnes.
Mais selon lui, la première option est illusoire. Il considère que le Conseil constitutionnel, qu’il qualifie de « clone de l’Exécutif », entérinera sans surprise la volonté de M. Ouattara, au mépris du droit. Dès lors, la seule stratégie viable serait de le battre par les urnes.
Conscient des incertitudes entourant la candidature de Laurent Gbagbo qu’il qualifie de « carton rouge », et estimant que celui-ci a engendré plusieurs héritiers capables de relever le défi, Don Mello propose une approche alternative. Il suggère que, parallèlement à la candidature de Gbagbo, deux ou trois autres cadres du parti soient autorisés à déposer leur dossier. Une convention extraordinaire permettrait ensuite de désigner le candidat officiel du PPA-CI parmi ceux validés par le Conseil constitutionnel.
Il insiste : ces candidatures ne sont pas destinées à remplacer celle de Gbagbo, mais à servir de solution de précaution. « Elles deviennent caduques si ta candidature est retenue à l’issue d’un compromis politique », précise-t-il.
Mais cette proposition est catégoriquement rejetée par la direction du PPA-CI. Dans un communiqué, le parti affirme qu’il n’existe « ni plan B, ni plan de précaution ».
Pourtant, l'idée de Don Mello présente l'avantage de garantir la présence d’un candidat PPA-CI à l’élection, quelle que soit l’issue des décisions juridiques ou politiques.
D’ailleurs, selon des informations obtenues par pressecotedivoire.ci, des réflexions similaires sont en cours au sein du PPA-CI et du PDCI-RDA. Si Alassane Ouattara se déclare candidat et que dans le même temps, malgré les appels d’ici et d’ailleurs, il ne prend pas une décision politique pour réintégrer Gbagbo et Thiam dans le jeu politique, les deux partis pourraient envisager une alliance. L’hypothèse d’un candidat unique soutenu par Gbagbo, Thiam et d’autres forces de l’opposition, comme la coalition CAP Côte d’Ivoire, serait à l’étude. L’idée, ici, semblable à celle de Don Mello, est non seulement d’éviter la politique de la chaise vide mais de surprendre le pouvoir et arriver à le battre à plate couture. Car, avec une opposition et ses électeurs unis en face de Ouattara, l’on se demande bien comment la CEI et le Conseil constitutionnel donneront la victoire au pouvoir.
En attendant, les oreilles sont tendues du côté d’Alassane Ouattara qui n’a jusque-là pas encore donné une position publique sur sa prochaine candidature ou son retrait pour la présidentielle de 2025. Même si, selon nos informations, il se prépare activement à annoncer sa candidature dans les toutes prochaines semaines.
Lambert KOUAME
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