Réglementation pharmaceutique en Afrique francophone subsaharienne : la Côte d’Ivoire accueille une rencontre régionale décisive
Les pharmaciens d’Afrique de l’Afrique francophone subsaharienne veulent assurer l’accès à des médicaments sûrs, efficaces et abordables aux populations
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Les 23 et 24 juillet 2025, l’hôtel Azalaï d’Abidjan-Marcory a accueilli une importante rencontre régionale consacrée aux affaires réglementaires et à la pharmacovigilance en Afrique francophone subsaharienne.
Organisé par l’Association des Industriels Pharmaceutiques en Afrique Francophone Subsaharienne (LIPA), l’événement s’est tenu sous le thème : « Les Affaires Réglementaires et la Pharmacovigilance en Afrique Francophone Subsaharienne au service du patient : état des lieux, avancées et perspectives ».
Cette rencontre, inédite par son ampleur et la diversité des délégations, a rassemblé les autorités de régulation de toute l’Afrique francophone subsaharienne, des représentants d’organisations internationales, des experts en pharmacovigilance, des industriels pharmaceutiques ainsi que plusieurs partenaires techniques. L’objectif : dresser un état des lieux des systèmes réglementaires existants, mettre en lumière les progrès réalisés, et surtout, identifier des pistes concrètes pour garantir l’accès à des médicaments sûrs, efficaces et abordables pour les populations.
Pendant deux jours, les participants ont échangé à travers cinq panels thématiques portant sur :
la digitalisation des procédures réglementaires,
les défis de mise en œuvre dans les pays,
la gestion des échantillons,
les mécanismes d’accélération des procédures,
et la pharmacovigilance au service du patient.
Intervenant en tant que vice-président de la LIPA, Frédéric Barnabeu, également directeur général des laboratoires Servier en Côte d’Ivoire, a dressé un constat sans équivoque :
« La problématique numéro un, c’est comment amener des médicaments sûrs, de confiance, auprès des populations de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Si on insiste sur un médicament de qualité, c’est qu’il y a beaucoup de médicaments qui ne sont pas de qualité, qui entraînent forcément des décès. »
Il a souligné l’urgence de mieux coordonner les efforts entre laboratoires et autorités de régulation afin de lutter contre les produits contrefaits, tout en facilitant l’enregistrement des médicaments innovants.
Pour Hassan Koulibaly, Directeur général de l’Autorité ivoirienne de Régulation Pharmaceutique (AIRP), l’enjeu est à la fois réglementaire et sanitaire :
« Aucun produit ne peut être mis sur le marché s’il n’a pas obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM). Et quand cette AMM est obtenue, la surveillance post-commercialisation est de rigueur. […] L’enjeu, c’est de s’assurer que les populations bénéficient de traitements sûrs, efficaces et abordables. »
Il a rappelé que la pharmacovigilance s’applique aussi bien aux médicaments qu’aux dispositifs médicaux et compléments alimentaires.
De son côté, le Dr Emmanuel Djibegnou, président de la commission réglementaire de la LIPA, a souligné le caractère stratégique de cette rencontre :
« L’enjeu, c’est de renforcer la collaboration entre les autorités de santé et les laboratoires pharmaceutiques, identifier les difficultés et trouver des solutions qui vont aider à la disponibilité des médicaments pour les patients. »
Il a insisté sur la volonté commune de « travailler main dans la main » pour améliorer l’accessibilité aux médicaments de qualité.
Parmi les personnalités présentes figuraient notamment :
le Dr M’Bra Vincent de Paul (OMS Côte d’Ivoire),
le Dr Alioune Diouf (Directeur général de l’Agence Sénégalaise de Réglementation Pharmaceutique et représentant du comité régional UEMOA),
le Dr Bernard Djitafo (coordinateur du programme sous-régional d’harmonisation des politiques pharmaceutiques en Afrique centrale à l’Organisation de Coordination de la Lutte contre les Endémies en Afrique Centrale),
ainsi que des représentants des ordres de pharmaciens, de l’IFPMA, du LEEM et des laboratoires membres de la LIPA.
En clôture des travaux, les parties prenantes ont appelé à une intensification des efforts d’harmonisation réglementaire à l’échelle régionale.
À travers cette rencontre, la LIPA s’affirme comme un acteur central dans la structuration d’un environnement pharmaceutique robuste, au service des patients d’Afrique francophone subsaharienne.
Lambert KOUAMÉ
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