TICAD9 : la Côte d’Ivoire et le Japon unissent leurs forces pour développer le marché du contenu audiovisuel en Afrique francophone
Le commissaire du SICA, Oumar Konaté (2e à gauche) mise sur des partenariats structurants avec le Japon pour relever les défis liés au secteur audiovisuel
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Lors de la 9ᵉ Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD9), l’Organisation japonaise du commerce extérieur (JETRO) a organisé un panel sur le développement du marché du contenu en Afrique francophone, mettant en avant le rôle stratégique de la Côte d’Ivoire.
Dans son discours d’ouverture, Koichiro Nagaya, Directeur du bureau JETRO à Abidjan, a rappelé l’intérêt croissant des entreprises japonaises pour la Côte d’Ivoire, pays dont le PIB affiche une croissance de plus de 6 % par an. « Ce dynamisme économique soutenu attire de plus en plus l’attention en tant que marché clé en Afrique de l’Ouest. Le Japon, fort de sa compétitivité dans l’audiovisuel, souhaite contribuer au développement du secteur », a-t-il déclaré.
Un marché audiovisuel en plein essor
Le directeur de Cabinet adjoint du ministère de la Communication, Oumar Konaté, par ailleurs Commissaire général du Salon international du contenu audiovisuel d’Abidjan (SICA), a dressé un état des lieux du secteur en Côte d’Ivoire. Il a souligné les atouts du marché : un écosystème audiovisuel structuré depuis la libéralisation en 2016, un public jeune et connecté – âge médian de 19 ans, une pénétration internet de plus de 50 % – ainsi qu’une capacité créative déjà reconnue sur les scènes régionales et internationales.
Cependant, il a pointé du doigt plusieurs défis, notamment, le manque de financements adaptés, la piraterie, les besoins en formation aux métiers émergents (animation 3D, réalité augmentée, intelligence artificielle), et la compétitivité à l’export.
Pour y répondre, la Côte d’Ivoire, a-t-il ajouté, mise sur des partenariats structurants avec le Japon. À Yokohama, un protocole d’accord entre le ministère de la Communication et la JETRO a été annoncé. Il prévoit de renforcer la co-production, la formation technique et la circulation des contenus entre l’Afrique et le Japon.
L’animation et le jeu vidéo au cœur des échanges
Le panel a également donné la parole aux acteurs privés. Mme Adja Soro, CEO du studio ivoirien Studio KA, a partagé sa vision du développement de l’animation en Côte d’Ivoire, tandis que M. Shuzo Shiota, président de Polygon Pictures, a souligné les perspectives de l’animation numérique ivoirienne après sa participation au SICA 2025.
Du côté du jeu vidéo et de l’e-sport, M. Sidick Bakayoko, CEO de Paradise Game, est revenu sur l’organisation du premier Tekken World Tour en Afrique, qui a rassemblé plus de 3 000 spectateurs à Abidjan. Il a insisté sur la nécessité de partenariats technologiques et financiers pour accélérer l’émergence d’un marché compétitif. Enfin, M. Katsuhiro Harada, Directeur exécutif de Bandai Namco Studio, a partagé sa vision de l’avenir de l’e-sport en Afrique francophone.
Le rôle structurant du SICA
Le Salon international du contenu audiovisuel d’Abidjan (SICA) s’est affirmé comme la plateforme clé pour structurer le secteur, accroître la visibilité des productions africaines et bâtir des partenariats durables.
Pour cela, M. Konaté a lancé un appel à des partenariats « respectueux, ambitieux et structurants » entre créateurs africains et entreprises japonaises.
« Nous voulons faire émerger un contenu africain francophone innovant, souverain et exportable », a-t-il affirmé.
Le rendez-vous est désormais donné pour le SICA 2026, qui devrait prolonger la dynamique née à Abidjan et consolidée à Yokohama.
Lambert KOUAME avec ministère de la Communication
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