Abidjan : quand les festivals animent les vacances scolaires
A l'instar de "Sogefiha ma racine", à Koumassi, plusieurs communes d'Abidjan ont vibré au rythme des festivals durant ces vacances scolaires
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De Marcory à d’Abobo, en passant par Adjamé, Koumassi
ou encore Cocody, Abidjan vibre au
rythme des festivals depuis ces vacances scolaires. Musique, danse, art
culinaire, sport ou humour, chaque commune rivalise d’ingéniosité pour divertir
et mobiliser sa jeunesse, afin de lui permettre de passer des vacances saines.
Bien plus que de simples rendez-vous festifs, ces événements sont devenus des
espaces de rencontres, d’expression et parfois même d’engagement citoyen.Une équipe de pressecotedivoire.ci s’est rendue, le
samedi 16 août 2025, dans la commune de Koumassi, qui vivait depuis trois jours
au rythme d’une ambiance festive. Au quartier Sogefiha, il est 21 heures. Nous
assistons au festival le plus populaire de la commune, dénommé « Sogefiha ma
racine » qui était à sa 5e édition.Sur place, un grand podium est installé, accompagné
d’écrans géants qui illuminent la place. Tout autour, des jeunes, réunis par
petits groupes, partagent des boissons et échangent dans une atmosphère
conviviale, tandis que la musique entraîne la foule dans une véritable
euphorie.« C’est mon festival préféré, je ne le manque jamais !
», indique Priscille Kacou, habitante du quartier. À côté, Abdoulaye Traoré,
accompagné de ses amis, assiste pour la première fois à ce festival. « Il y a
une belle ambiance ici. Nous n’avons pas souvent la chance d’assister aux
concerts des grands artistes ivoiriens, mais grâce à cet événement, nous pouvons
les voir », témoigne-t-il.Pour le promoteur de l’événement, Willy Koman, ce
festival est un rendez-vous annuel qui permet de rassembler les jeunes de la
commune dans une ambiance chaleureuse et festive. Selon lui, la période des
vacances, notamment le mois d’août, est le moment idéal pour offrir aux jeunes
de Koumassi un cadre d’évasion et de divertissement. « Nous sommes à notre 5ᵉ
édition, et chaque année nous constatons un véritable engouement. Les jeunes
viennent nombreux, ils s’approprient l’événement et en font un espace de
fraternité, de partage et de valorisation de la culture locale. Notre ambition
est de faire de ce festival une référence non seulement à Koumassi, mais aussi
dans tout Abidjan », a-t-il déclaré.Non loin de là, dans le quartier Sicogi de la même
commune, un autre rendez-vous culturel a
également tenu toutes ses promesses. Le festival Sicogi mon histoire, organisé
au foyer des jeunes, a rassemblé aussi bien les anciens que les nouvelles
générations du quartier. La soirée,
quant à elle, a été marquée par un moment de retrouvailles
intergénérationnelles, rythmé par des prestations artistiques. La chanteuse
Roseline Layo a enflammé la scène, offrant une performance qui a conquis le
public.« Nous voulons que le festival Sicogi mon histoire
soit un cadre d’expression culturelle, mais aussi un prétexte pour rapprocher
les anciens et les jeunes du quartier autour d’un idéal commun », a confié un
membre du comité d’organisation. En rappelant que dans la matinée, les
habitants ont pu assister à un tournoi de football, ainsi qu’une compétition de
culture générale qui a mis en valeur les connaissances des jeunes sur divers
sujets. Après Koumassi, direction la commune voisine de
Marcory, où le stade Konan Raphaël a accueilli la 5ᵉ édition du Festiwem, un
festival qui met à l’honneur la culture du grand Ouest de la Côte d’Ivoire.
Là-bas, les participants découvrent un univers riche en traditions, en savoir-faire
et en valeurs ancestrales.Placé sous le thème « Culture, Médias
et Paix », ce grand rassemblement autour de la culturalité Wè s’est ouvert
par un panel au foyer des jeunes de Marcory. Puis les officiels se sont
déportés au « Wèglo », le village du festival. Là,
les festivaliers ont pu découvrir la
gastronomie wê, avec une diversité de plats typiques de la région, tels que le Bawin, le Kplé Baha ou encore le
Zrinhinko. « Moi, ce qui me plaît le plus dans ce festival, c’est la
nourriture. Ici, on trouve de la bonne cuisine du grand Ouest », confie un
visiteur.En plus des saveurs, les es populations ont eu droit à
une exposition d’accessoires artisanaux : pagnes tissés, colliers, perles,
objets sculptés et autres créations qui mettent en valeur le savoir-faire des
artisans wê. La fête s’est poursuivie avec des danses traditionnelles wê,
accompagnées de chants et de percussions, transportant le public au cœur de la
culture du grand Ouest. La compagnie Aaninka du
talentueux Yul Séa, l’artiste Blé Tindé, le show de Neddy Djerth, l’unique
femme du reggae Ivorien et la prestation de la star montante du rap ivoire,
Kronos ont meublé cette séquence du Festiwem 2025.Dans les autres communes, chacun est allé
de sa créativité pour offrir aux jeunes, plus que de simples moments
divertissement, des espaces d’expression et de communion.
Elysa Achi
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