Interdiction de manifestation publique : le PPA-CI « prend acte » et reporte la marche du « Front commun » au 11 octobre 2025
Pour la direction du PPA-CI le report de la marche n’est que partie remise
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Le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a annoncé, ce jeudi 2 octobre, le report de la grande marche du Front commun constitué par le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire - Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), initialement prévue pour le samedi 4 octobre. Cette décision intervient au lendemain de l’interdiction émise par le Conseil national de sécurité (CNS), interdisant toute manifestation publique contestant les décisions du Conseil constitutionnel. Le parti d’opposition qui dit « prendre acte » de cette décision dénonce une manœuvre politique et appelle ses militants à la mobilisation le 11 octobre prochain.
Le président exécutif du PPA-CI, Sébastien Dano Djédjé, s’est exprimé lors d’un point-presse tenu au siège de son parti à Abidjan-Cocody Bonoumin, à la suite d’une réunion d’urgence de la haute direction du parti.
Face à l’interdiction décrétée par les autorités, le PPA-CI « prend acte », mais dénonce une atteinte grave aux libertés publiques. « Cette marche avait pour thème : « Pour la paix, il n’est pas encore trop tard ». Elle devait se tenir du carrefour Saint-Jean de Cocody jusqu’au carrefour Sococé aux II-Plateaux », a rappelé Dano Djédjé.
Dans un communiqué rendu public le mercredi 1er octobre, le Conseil national de sécurité a instruit les ministres de la Justice et de la Sécurité à interdire toutes manifestations susceptibles de troubler l’ordre public, notamment celles mettant en cause les décisions du Conseil constitutionnel qui avait validé quelques jours auparavant, la liste définitive des candidats pour la présidentielle de 2025, provoquant l’indignation de certains partis d’opposition.
Le gouvernement, par la voix de son porte-parole, Amadou Coulibaly, avait affirmé ne au sortir du Conseil des ministres du 1er octobre 2025 n’avoir pas été informé de la marche. Une déclaration que conteste fermement le PPA-CI. « Nous avons adressé un courrier d’information aux ministères de l’Intérieur et de la Défense le 29 septembre, qui en ont accusé réception », a précisé Dano Djédjé, accusant le gouvernement de « travestir la vérité pour semer la confusion dans l’opinion publique ».
Le PPA-CI se veut toutefois rassurant et maintient la mobilisation de ses bases. Le parti appelle ses militants à demeurer « mobilisés, vigilants et prêts » pour le 11 octobre 2025, nouvelle date retenue pour la marche. « Il ne s’agit que d’un report. La détermination de nos militants reste intacte », a martelé le président exécutif.
Ce report intervient alors que le climat politique se tend à l’approche de l’élection présidentielle, prévue en novembre. Plusieurs formations d’opposition, dont le PPA-CI et le PDCI-RDA, dénoncent un processus électoral biaisé et réclament davantage de transparence.
Saisissant cette tribune, Sébastien Dano Djédjé a également remis sur la table la question des prisonniers politiques. Il a exigé leur libération immédiate et sans condition, dénonçant « une violation grave des libertés fondamentales ».
Lambert KOUAME
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