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Marche du Front commun : les forces de l’ordre étouffent la manifestation dans l’œuf
11 oct. 2025, 22:14

Les manifestants ont été empêchés de marcher

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Le Front commun, regroupant le Parti des peuples africains–Côte d’Ivoire (PPA-CI), le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), plusieurs autres formations de l’opposition ainsi que des organisations de la société civile, a prévu, pour ce samedi 11 octobre 2025, une marche pacifique à Abidjan.

Le cortège devait partir du Sofitel Hôtel Ivoire pour rallier Sococe, dans la commune de Cocody. Mais la manifestation n’a finalement pas pu se tenir : elle a été fermement réprimée par les forces de l’ordre.

Selon le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé, un premier bilan faisait état à 11h30 de 237 interpellations, principalement de femmes et de jeunes. Un chiffre qui, selon plusieurs témoins, aurait augmenté au fil de la journée.

Une stratégie de dissuasion bien rodée

Dès les premières heures du jour, les forces de sécurité ont pris position dans plusieurs quartiers sensibles de la capitale économique. L’objectif est clair : neutraliser la mobilisation avant qu’elle ne prenne forme.

Patrouilles massives, véhicules blindés, barrages filtrants : un dispositif impressionnant est déployé à Cocody, Yopougon, Attécoubé, Angré-Château et même Blokauss.

Cette démonstration de force vise à dissuader les militants de se rendre au point de rassemblement.

Partout, les tentatives d’attroupement sont rapidement dispersées à coups de gaz lacrymogènes et de charges policières. Le mouvement, selon un observateur présent sur place, a été « tué dans l’œuf ».

Des arrestations massives pour briser l’élan

Malgré le dispositif de dissuasion, plusieurs groupes de manifestants tentent de se regrouper, grossissant au fil des minutes.

Les forces de l’ordre procèdent alors à des arrestations ciblées, dernière étape d’un plan sécuritaire minutieusement préparé.

Résultat : 237 personnes interpellées avant la mi-journée, selon les chiffres officiels. Le bilan final pourrait être plus lourd.

Un signal fort en pleine campagne électorale

Si cette marche de l’opposition était interdite, elle n’en demeure pas moins révélatrice d’un certain dynamisme politique. Car, malgré la répression, de nombreux militants ont tenté de répondre à l’appel.

« Si les différents groupes avaient réussi à converger vers le point de départ, ce serait devenu une véritable démonstration de force », commente un analyste politique.

Cette journée du 11 octobre restera donc marquée par un bras de fer à distance : d’un côté, le président sortant Alassane Ouattara, qui lançait sa campagne à Daloa devant une foule acquise à sa cause ; de l’autre, une opposition empêchée de marcher, mais décidée à se faire entendre.

Un duel symbolique qui préfigure l’intensité d’une campagne présidentielle déjà placée sous haute tension.

Modeste KONÉ

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