Présidentielle 2025, Kuibiert aux observateurs internationaux : « Un observateur, ce n'est pas un contrôleur … »
Kuibiert clarifie le rôle des observateurs
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Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Kuibiert-Coulibaly, a rencontré ce jeudi 23 octobre 2025 à Abidjan, l’ensemble des observateurs internationaux accrédités pour l’observation de la présidentielle. L'objectif de cette rencontre : leur fournir les informations nécessaires pour observer en toute transparence le déroulement du scrutin, tout en insistant sur le rôle fondamental de l’observateur.
Lors de cette rencontre, M. Kuibiert a tenu à rappeler que le rôle d’un observateur n'est pas de contrôler, mais de « surveiller sans interférer ».
« Un observateur, ce n’est pas un contrôleur », a-t-il affirmé, soulignant l'importance de la neutralité et de la rigueur dans leur mission. L'observateur est celui qui « vient regarder comment les choses se font, vérifier si elles se font conformément aux règles, et dans le cas contraire, analyser les raisons de telles pratiques, pour mieux les corriger à l'avenir », a-t-il expliqué aux 174 structures internationales d’observateurs des élections présentes à cette rencontre.
L’enjeu pour la Commission électorale est d'assurer un processus électoral transparent, en grande partie surveillé par ces observateurs qui, selon Kuibiert, ont un rôle pédagogique et consultatif. Ils doivent observer les procédures, les rapports, et fournir des retours pour améliorer la gouvernance électorale, en offrant des éléments factuels qui pourront enrichir le processus démocratique à venir.
Le président de la CEI a pris soin de présenter aux observateurs le « mode opératoire » du scrutin, afin qu'ils puissent suivre chaque étape dans le respect des règles. De la révision de la liste électorale (8,7 millions d’électeurs) jusqu’au jour du vote, en passant par l’enregistrement des candidats et les dispositions logistiques, chaque phase du processus électoral a été détaillée.
L’élection présidentielle, selon Ibrahime Kuibiert, est un « processus long et complexe », marqué par trois grandes étapes : la révision des listes, la présentation des candidats, et l'organisation du vote. Il a donc invité les observateurs à « observer » ce processus en toute impartialité, sans interférer dans le déroulement des opérations. Ils doivent, a-t-il clarifié, comprendre que leur mission est de faire des constats objectifs, sans se substituer aux juridictions habilitées à décider de la légalité du scrutin.
« Un observateur doit surveiller sans donner d’ordres ni faire preuve de comportements qui pourraient être interprétés comme de l’ingérence. Il ne s'agit pas d'être un juge, mais plutôt un témoin des événements », a précisé M. Kuibiert. Cela afin d'éviter que l’observateur soit perçu comme un « contrôleur » ou un « inspecteur » dont la présence pourrait être mal interprétée par les électeurs ou les agents électoraux.
Le président de la CEI a insisté sur le fait que la collaboration avec les observateurs doit être fluide, pour garantir une élection qui soit à la fois juste, transparente et respectueuse des normes.
L’un des points importants de l’intervention de M. Kuibiert a porté sur la nécessité d'une amélioration continue du processus électoral. Il a appelé les observateurs à fournir des retours constructifs à travers des rapports détaillés qui permettront, à l'avenir, d’affiner la gouvernance politique et électorale du pays.
« Il ne s’agit pas d’être des juges, mais des témoins vigilants et conscients de leur rôle de facilitateur du processus démocratique », a-t-il poursuivi avant de conclure que la mission des observateurs est d’aider la Côte d’Ivoire à « éviter les erreurs passées » et à renforcer la confiance dans ses élections. Au-delà de la simple observation, leur rôle est celui de porteurs de solutions, contribuant à l’amélioration de la gouvernance démocratique à travers leurs retours et recommandations.
Lambert KOUAME
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