Au nom du Père





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La conférence épiscopale a décidé de sortir de l’Eglise pour la bataille politique. Dans un discours d’opposant irréductible, les évêques ont remis en cause toute la gouvernance du régime Alassane Ouattara.  Désarmement non achevé, réconciliation nationale imparfaite, gel des avoirs des opposants, Commission électorale indépendante non impartiale, maintien des prisonniers politiques en détention, reforme constitutionnelle inopportune. Sans gant ni œillère, ils ont cloué au pilori la gouvernance du président Alassane Ouattara. Ils ont tout dit sauf les actions de développement. Si on résume le communiqué final sanctionnant leur réunion de Korhogo, depuis 9 ans, l’actuel gouvernement n’a rien fait pour ce pays.

Oh seigneur, comment est-ce possible que les évêques, tes porte-paroles sur la terre, aient pu être aussi mal inspirés et amnésiques. Comment ont-ils pu fermer les yeux sur tout ce qui se fait autour d’eux ? Comment apporter la réplique à des gens censés être proches du  Père céleste donc, des diseurs de vérité ? Comment apporter la contradiction à des missionnaires de Dieu ?  Dans la bible, il est écrit justement dans Jean 8 : «… 31. Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui: Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. Ils lui répondirent: Nous sommes la postérité d'Abraham, et nous ne fûmes jamais esclaves de personne; comment dis-tu: Vous deviendrez libres?... »

On comprend l’embarras du gouvernement qui refuse d’engager la polémique avec des guides religieux. Mais vu que ces derniers ont choisi de troquer leur toge ou soutane contre le costume d’opposant, il va falloir que l’Etat les invite autour de la table de discussion en tant qu’acteur majeur pour une vraie dissertation pédagogique car le logiciel politique des évêques est largement en retard sur l’évolution de la situation réelle du pays. Ils semblent ignorer qu’il y a eu une loi d’amnistie qui a été prise pour favoriser le retour de tous les exilés. Ils ignorent que Simone Gbagbo et toutes les pontes de la refondation ou « refondation » sont en liberté totale et se la coulent douce à Abidjan. Ils ignorent que tous les comptes ont été dégelés. Ils ignorent que la Cei a été recomposée et les opposants comme Affi Nguessan l’ont validée tout comme l’Union africaine.

Le gouvernement doit également échanger avec le clergé pour comprendre le fondement de la marche qu’il veut organiser le 15 février. Il doit expliquer pourquoi face aux grands périls qui guettaient le pays, il n’a jamais pris une telle initiative pour la paix. Les évêques doivent expliquer la corrélation entre leur affaire et Bédié qui appelle les militants du Pdci à se joindre à la marche du 15 février.  C’est clair. Même si au finish, cette marche venait à ne pas avoir lieu, vu l’agitation qu’elle occasionne sur la toile, elle serait la preuve que la tête de l’Eglise et non toute l’Eglise catholique est dans un plan anti-Ouattara. Et ce, depuis très longtemps. Le ver est dans le fruit. A la veille de la présidentielle de 2010, les évêques ont envoyé une mission auprès du candidat Alassane Ouattara pour lui demander de se retirer de la course à la présidentielle. Seuls les initiés le savent. Ceci explique certainement cela.

MT

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