La table ronde initiée par Bloomfield Intelligence a permis à plusieurs experts d'apporter leurs contributions sur le thème de l'impact du changement climatique sur l'économie ivoirienne
Le ministre de l’environnement, du développement durable et de la transition écologique de Côte d’Ivoire Jacques Assahoré Konan a présidé une table ronde, organisé le mardi 18 mars 2025 au Noom Hôtel du Plateau, par la structure Bloomfield Intelligence, sur thème de « l’impact du changement climatique sur l’économie ivoirienne ».
Une occasion pour lui d’attirer l’attention des populations, des décideurs, mais aussi et surtout des bailleurs de fonds sur l’urgence climatique. « Le défi climatique n'est plus une hypothèse lointaine, il est une réalité bien présente qui menace notre développement et les chiffres sont sans appel. Nous risquons une perte potentielle de 13 % du PIB d'ici 2050 si nous ne réagissons pas rapidement. Nous courons le risque de faire basculer plus de 1,6 millions de personnes dans la pauvreté le même horizon. Et l'impact sur l'agriculture, qui représente 13,44 % de notre PIB et emploie 46 % de notre population active sera sévère. En effet, en 2023, nous avons enregistré des pertes de production de 22,8 % pour le cacao et 50,9 % pour le café en raison des conditions climatiques extrêmes. Par ailleurs, l'érosion côtière devrait s'accélérer, mettant en péril 60 % de notre littoral et menaçant nos infrastructures et les communautés vivantes le long des côtes. Notre pays a également connu une augmentation de 18,5 % des émissions de gaz à effet de serre entre 2010 et 2021, due notamment à la déforestation et à notre dépendance aux énergies fossiles. Enfin, les besoins de financement de nos Contributions Déterminées au niveau National (CDN) pour atteindre nos objectifs climatiques s'élèvent à 22 milliards USD alors que notre marge budgétaire reste limitée », a situé Jacques Konan Assahoré.
Pour lui, au vue de ces nombreux défis, l'inaction n'est plus une option. « Nous devons agir avec urgence et détermination. Loin d'être un frein à notre croissance, la transition écologique représente une formidable opportunité pour bâtir une économie plus résiliente, plus compétitive et plus inclusive », a proposé le ministre de l’environnement.
Face à la cartographie de risque d’investissement dans le secteur de l’environnement présentée par les organisateurs, les panélistes invités, tous experts dans leurs différents domaines et représentants du secteur privé, de la société civile, des bailleurs de fonds et du secteur public, ont, au cours d’une discussion constructive donné leurs points de vue et apporter des esquisses de solutions en vue d’une riposte efficace contre le danger qui guette le monde.
Les échanges ont porté principalement sur la gouvernance du secteur, la performance économique du secteur, la structure du secteur et du financement du secteur. Il a été établi en conclusion qu’il est urgent de prendre conscience des impacts dévastateurs du changement climatique sur la performance économique de la côte d’ivoire et la santé des ivoiriens. En conséquence il est absolument crucial que les mécanismes de financement de la riposte se mettent en branle pour dégager les montants nécessaires pour combler les grosses insuffisances financières.
Le rapport final qui sera élaboré par la structure Bloomfield Intelligence, dirigée par Stanislas Zézé sera disponible dans les jours avenirs.
Solange ARALAMON
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